Je ne reverrai pas les étudiants au moins quinze jours. Pas sûr, d’ailleurs, que je puisse reprendre les cours avant le prochain semestre. Nous avons discuté ensemble des sujets du reportage ou du portrait que je leur demande de réaliser pendant mon absence. Il ont donné une foule de propositions. La matinée a filé à toute vitesse. Au revoir. A bientôt… Déjeuner tout seul devant un pot au feu et un pichet de beaujolais nouveau. C’est aujourd’hui. Je ne ratais jamais la date avec Alain, à Point de Vue. Depuis je continue le rite. Retrouvé Alexis au bar des Ondes, juste avant l’enregistrement de Jeux d’Epreuves. J’y défendais Les jardins statuaires de Jacques Abeille. Un texte vraiment hors du temps. Il s’agit d’une histoire de mondes, de passage de l’autre côté, de découverte et d’exploration. Nous voici dans les pas d’un voyageur dont on ne sait d’où il vient et qui va cheminer dans une contrée dont on se demande d’où elle est apparue. Dans ce pays étrange, les statues sortent de terre. Elles croissent. Se multiplient en greffons et en boutures sous les soins attentifs de singuliers jardiniers. Le livre a été publié une première fois chez Flammarion en 1982, redécouvert par Joëlle Losfeld en 2004. Il vient d’être réédité chez Attila. Je vis de grands champs d’hiver couverts d’oiseaux morts. Leurs ailes traçaient à l’infini d’indéchiffrables sillons. Ce fut la nuit. J’étais entré dans la province des jardins statuaires. J’avais rencontré Jacques Abeille fin août. Je dois écrire le papier pour Le Monde… Après l’émission je suis allé directement chez Buchet. C’était « le pot des auteurs ». Retrouvé Amélie. Embrassé les uns, les autres. Mercedes, Fabienne, Caroline... Pascale. Il y a une foule de gens que j’aime bien ici.