La lettre au sujet des archives de mon père que j’avais renvoyé à ma belle-sœur Noëlle lui a été distribuée (je l’avais expédiée en « lettre suivie »). Je vais attendre une semaine pour me manifester. Pourquoi diable reste-t-elle dans ce silence ? Qu’est-ce que ça peut donc lui faire de me rendre ces quelques documents ? Emmanuel est rentré en clinique hier après-midi. Il a été opéré aujourd’hui de l’épaule. Il avait fait une chute il y a un an, s’en était mal remis. Il ne pouvait presque plus se servir de son bras gauche. L’intervention était devenue indispensable. Tout s’est bien passé, mais son réveil a été vraiment douloureux. J’ai fait des courses à Granville. Déjeuné d’une douzaine d’huîtres sur le port. Nettoyé la maison, coupé les dahlias fanés au jardin, pour l’arrivée d’Amélie que je suis allé chercher au train de 20h00. J’avais mis au frais une bouteille de champagne.
lundi 2 octobre 2017
Jeudi 28 septembre 2017. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 2 octobre 2017, 15:19
Mercredi 27 septembre 2017. 20h20.
Par Xavier Houssin le lundi 2 octobre 2017, 15:18
Les feuilles mortes du figuier jonchent la terrasse. Brunes, détrempées. Je n’avance pas.
mercredi 27 septembre 2017
Mardi 26 septembre 2017. 22h10.
Par Xavier Houssin le mercredi 27 septembre 2017, 10:55
Je me suis décidé à faire de nouvelles propositions à Olivia pour le Elle. Notamment le Mona Thomas (L'histoire de la grande Marie chez Arléa) sur son amitié avec Marie Dedieu. Le Wendy Guerra aussi. J’avais laissé passer les premiers titres la rentrée. A quoi bon ?, avais-je pensé. Toujours ce sentiment d’être un peu « en trop »… J’ai reçu au courrier la médaille en argent de mon prix Paul-Verlaine de l’Académie française. Je l’ai posée sur mon bureau. Comme un petit talisman pour lutter contre mes découragements.
lundi 25 septembre 2017
Lundi 25 septembre 2017. 21h00
Par Xavier Houssin le lundi 25 septembre 2017, 20:31
J’ai renvoyé à ma belle-sœur Noëlle la lettre où je lui demandais à nouveau de me rendre les archives de mon père. Je pense qu’elle a reçu la première, en août, mais je fais comme si rien ne lui était parvenu. Une autre tentative. Si elle ne répond toujours pas, je ne vois pas bien ce que je vais pouvoir tenter. Je suis retourné chez Simone cueillir quelques tiges d’hortensias. Rendu les clés de son portail à Mme Bassard à qui j’ai apporté un pot de compote des pommes de son jardin. Elle se plaint de son genou qui la fait souffrir. Surtout elle s’ennuie. Marché une heure avec La Harpe sur la falaise. Il tombait une bruine très douce.
Dimanche 24 septembre 2017. 20h20.
Par Xavier Houssin le lundi 25 septembre 2017, 17:22
Aline Kiner est repartie par le train de 9h00. Nous avons épluché toute la cagette de pommes que Martine, la fille de Mme Bassard, nous avait déposée hier après-midi. Cinq ou six kilos. Cuit en compote avec quelques clous de girofle. Mis en pots et stérilisé. J’avais demandé à Simone Vaysset, notre voisine du chemin (quatre-vingt dix ans et quelques) qui est repartie à Paris la semaine dernière, si je pouvais passer prendre des hortensias dans son jardin. Nous en avons fait deux gros bouquets. Cueilli aussi des poires (de grosses Beurré-Hardy). Lent après-midi d’automne. Il a recommencé à pleuvoir. Je retrouve cette puissante mélancolie des dimanches soir, où le soir tombe, gris, sur mon chemin du retour à la maison, après que j’ai accompagné Amélie à la gare.
Samedi 23 septembre 2017. 22h45.
Par Xavier Houssin le lundi 25 septembre 2017, 17:21
Levés tôt pour le marché de Granville. Acheté des homards, des bulots, des cèpes, des chanterelles, des fraises. Un énorme bouquet d’asters et d’hélénies. Amélie est allée chercher Aline Kiner à la gare pendant que je finissais mes bulots à la vénitienne. Une recette de Marie Lacombe à la Bauta, boulevard Montparnasse. Comme j’aimais cet endroit… Marie(a) est repartie à Venise il y a longtemps. Nous étions allés dîner dans son restaurant de Santa Croce en 2013. Je lui avais écrit une année. Je n’ai plus de nouvelles. En fait de bulots, là-bas, il s’agit plutôt de murex épineux, mais somme toute on s’y retrouve. C’est très simple. Après avoir cuit longtemps les bulots dans un court bouillon très poivré, il faut les décoquiller, retirer le tortillon digestif et les couper en deux ou trois morceaux avec des ciseaux. Bien les rincer à l’eau tiède afin d’éliminer les sécrétions visqueuses et les égoutter soigneusement. On les mélange à un hachis de feuilles, de tiges de céleri, et d’échalotes. Ne pas hésiter sur la verdure : il faut que cela ait un aspect de taboulé libanais. Assaisonner d’un peu de graines de coriandre moulues, poivrer (encore), saler un rien. Huile d’olive et juste un trait de balsamique. On laisse reposer à température pendant deux bonnes heures. Voilà. J’ai l’impression d’être en vacances, a dit Aline Kiner comme nous déjeunions sur la terrasse. Le bord de mer, le grand ciel bleu. On se serait cru en été. Je l’ai emmenée voir le Mont à Saint-Léonard. Des troupeaux de moutons paissaient dans l'herbu. Temps arrêté. La rencontre s’est bien passée. Les gens semblaient vraiment contents. Elle est restée un bon moment à signer ses livres. Nous avons voulu inviter Brigitte et Yann à partager notre dîner. Mais Yann qui a subi toute une batterie d’examens de santé ces derniers temps a décidé de se mettre au régime. Il n’avait pas envie, je le comprends, d’y faire déjà une entorse.
Vendredi 22 septembre 2017. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 25 septembre 2017, 17:17
J’ai fini de préparer la rencontre de demain avec Aline Kiner. Eté chercher Amélie à la gare. Marché à Jullouville. Le temps est passé d’un coup au beau. Nous avons même pu déjeuner dehors. Grande promenade sur la grève. La marée avait abandonné, asphyxiées dans quelques centimètres d’eau, une quantité de grandes méduses bleutées (Rhizostoma pulmo). J’ai hésité à en ramasser. Je ne sais pas comment les conserver. J’avais fait une fois une tentative dans l’alcool. Tout le corps gélatineux s’était dissous en moins d’un mois. Concert le soir à l’abbaye de la Lucerne. Nous y avons retrouvé Martine, Agathe et Jean-Pascal. Philippe Pierlot dirigeait les Vêpres de Monteverdi. J’ai depuis l’adolescence ce même frisson qui court en entendant le Duo seraphim. Clamabant alter ad alterum…
Jeudi 21 septembre 2017. 20h10.
Par Xavier Houssin le lundi 25 septembre 2017, 17:15
Il pleut. Le jardin est gorgé d’eau. Et moi qui voulait prendre une heure ou deux pour nettoyer les plates-bandes… J’ai envoyé à Raphaëlle le petit papier sur « Je me promets d’éclatantes revanches » de Valentine Goby où elle parle de sa découverte de Charlotte Delbo. Regardé La nuit des béguines, et les deux autres livres d’Aline Kiner (Le jeu du pendu, La vie sur le fil). Elle est l’invitée, samedi, des Rencontres littéraires. Pédicure dans l’après-midi. Cette fois encore, j’ai eu beau lui demander d’y aller doucement en enlevant la corne, il s’est encore appliqué à me mettre les talons à vif. Il va falloir que je m’en trouve un autre. Marcus et Virginie sont partis à Chicago, laissant les filles à Mexico. Leur week-end était prévu de longue date. Ils voulaient voir les Monet à l’Art institute et passer une soirée à l’opéra. J’ai regardé le programme. Ce devrait être l’Orphée et Eurydice de Gluck, dans la version française. Ca finit bien mieux que dans le récit mythologique puisque l’Amour arrache une seconde fois Eurydice aux Enfers. Ne doutez plus de ma puissance !/ Je viens vous retirer de cet affreux séjour,/ Jouissez désormais des plaisirs de l'amour ! Virginie a écrit à Amélie : Victoria n’est pas sereine du tout... Moi pas à 100% non plus… ! Mais la vie continue ! Là-bas, le temps de leur absence, Camille va devoir avec, ses sœurs, faire « la petite maman » et la grande sœur responsable. Pas simple.
mercredi 20 septembre 2017
Mercredi 20 septembre 2017. 00h50.
Par Xavier Houssin le mercredi 20 septembre 2017, 15:42
La terre a tremblé à Mexico. Il était un peu plus de 13h00 là-bas. 20h00 et quelques ici. Une très grosse secousse. Amélie a pu avoir Marcus au téléphone. Elle m’a rassuré : tout le monde est sain et sauf. Ils en sont quitte pour la peur. Mais une vraie peur. Il y a des morts. Le toit d’une école primaire s’est effondré sur les enfants à Coyoacán. A l’heure de leur petit déjeuner, les filles m’avaient appelé pour me chanter Las Mañanitas. Éstas son las mañanitas / que cantaba el Rey David, / Hoy por ser día de tu santo, / te las cantamos a ti (Ce sont les petits matins que chantait le roi David. Comme c'est aujourd'hui ta fête, nous les chantons pour toi). Et je ne sais diable pas pourquoi, sans doute juste pour trouver quelque chose à dire tant j’étais ému, j’avais parlé du séisme de 1985, survenu justement un 19 septembre. Ca c’est un anniversaire qu’on n’a pas envie de fêter… Nous avions plaisanté à propos des exercices de sécurité (il en était justement prévu un dans la journée). Une première alerte avait déjà eu lieu le 7. L’épicentre s’était trouvé bien loin. Depuis elles en riaient. Il n’y a pas eu d’école ! Et voilà que cela recommençait. En bien plus terrible. En bien plus violent. Dieu merci, elles ont été protégées ces petites.
Mardi 19 septembre 2017. 10h20.
Par Xavier Houssin le mercredi 20 septembre 2017, 15:40
J’ai soixante-deux ans.
Jeudi 14 septembre 2017. 23h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 20 septembre 2017, 15:39
J’ai abandonné le livre toute une grosse semaine et je ne suis pas sûr de bien savoir m’y remettre. Il faut que je le réapprivoise. Je suis parti à Paris mercredi de la semaine dernière après avoir confié la chienne à Brigitte et Yann. La Harpe est contente, elle leur fait la fête. C’est sa deuxième maison. J’avais rendez-vous jeudi avec Nicole pour participer avec elle à une émission de RCJ sur l’Oeuvre complète de Bruno Durocher. Enregistrement en plusieurs séquences avec Paule-Henriette Lévy, la directrice d’antenne. Même à peine, ça m’a fait plaisir, vraiment, de refaire un peu de radio. Pour le reste de mon séjour, j’ai panaché des consultations de médecins (encore), des rendez-vous de travail (histoire qu’on ne m’oublie pas) et d’amitié aussi. Vu Raphaëlle qui m’a rechargé en commandes pour Le Monde, parlé des parutions d’automne avec Anne-Sophie, avec Nathalie. Déjeuné avec Pascale, avec Juliette. Pris un verre avec Diane, un café avec Laurence. Je fais des efforts et je m’en veux de me retrouver à en faire. Je me sens comme un Huron là-bas. Il faut vite réagir avant que je m’ensauvage complètement. Du coup, j’ai pris la résolution de revenir tous les mois à Paris. Mais trois jours. Pas plus. Nous avons dîné avec Marie pour son anniversaire. Je voulais l’inviter chez Moissonnier. Hélas la maison est définitivement fermée. Philippe et Valérie Mayet sont repartis dans leur Jura. Il paraît qu’elle, surtout, en avait assez. J’ai voulu réserver à l’AOC, un peu plus haut dans la rue des Fossés-Saint-Bernard, mais j’ai appris que le lieu avait été racheté par le propriétaire d’une compagnie de bateaux-mouches. A éviter par précaution. Je me suis replié sur le Bistrot de Paris, rue de Lille. Là aussi l’adresse m’est apparue changée. Le personnel de salle n’était plus le même, la carte différente, un rien prétentieuse. Ce ne doit plus être Jean-Gabriel qui gère cette affaire-là. Bon, malgré tout, il y avait pire et nous avons passé une bonne soirée. Déjeuner dominical le dimanche chez Marion et Jérôme. Tous deux ont l’air d’être un peu en paix en ce moment. Les enfants se sont montrés gentiment turbulents. Où est La Harpe ? a demandé Antoine. Je pense que nous les récupérerons tous les deux pour les vacances de la Toussaint. Nous sommes rentrés à pied de Saint-Cloud. Une bonne dizaine de kilomètres (j’ai étonnament marché, seul et avec Amélie, pendant ces quelques jours). Comme nous arrivions rue Saint-Dominique, j’ai vu que la Fontaine de Mars était ouverte. Là au moins pas de grand risques à courir. Même si le restaurant est passé de mains en mains depuis le milieu des années 1970 où j’y allais avec mon père (nous buvions le cahors de la maison), même s’il a été agrandi, même si Obama y a dîné en famille lors de sa visite de 2009, amenant ainsi, derrière lui, toute une clientèle d’Américains qui s’y précipitent de retour de la Tour Eiffel, même si plein d’autres choses encore, je continue à m’y sentir bien…
mardi 5 septembre 2017
Lundi 4 septembre 2017. 22h10.
Par Xavier Houssin le mardi 5 septembre 2017, 17:30
…Et j’ai travaillé. Oh pas tout de suite. Et pas assez. Je me suis d’abord occupé du jardin. Coupé les trop grands débords des haies, désherbé. Traité les rosiers contre le marsonia. Je serais bien allé aussi m’occuper du potager qui est livré aux herbes folles depuis l’année dernière. Mais j’ai fini par m’enfermer dans mon bureau. Amélie a gardé ma porte. Je n’ai pas vraiment été distrait par les visites. Résultat ? Oh, je sais juste maintenant que je n’abandonnerai plus ce que j’ai (re)commencé. J’ai peut-être trouvé le ton qu’il faudrait. Mais Dieu, que ça va être long. Je me suis décidé à adresser une nouvelle lettre à Noëlle, la veuve de mon demi-frère Jean. Il y a cinq ans, je lui avais demandé de récupérer le journal de mon père qu’il avait emporté, après la mort de ma mère, en 2006, dans leur maison du Gers. Peine perdue. Elle n’avait, disait-elle, rien trouvé. Pas cherché peut-être. Ce sont deux très gros cahiers manuscrits, reliés, retraçant au gré de ses affectations, ses grands engagements et sa vie ordinaire. Il y a aussi d’autres dossiers de correspondance liés à ses postes et à ses missions. Je lui ai demandé si elle ne pourrait pas regarder avec attention à nouveau. Et puis, au milieu des bibelots et des souvenirs embarqués eux aussi, se trouve une petite cravache gainée de cuir brun. C’est le « stick » du capitaine Broche, mort à Bir-Hakeim, que ce dernier avait confié à mon père, en gage d’amitié, à son départ de Nouméa. J’en ai parlé avec François Broche. Il serait bien que cette relique rejoigne le musée de la France libre. Au-delà, j’aimerais aussi régler tranquillement avec Noëlle le sort des bronzes, des vases et des objets personnels (sa collection de timbres, ses effets militaires) dont Jean m’avait assuré qu’ils reviendraient à Marie. J’ai posté la lettre le 7 août. Je n’ai toujours pas eu de réponse. J’ai passé un été d’ours. Je ne me suis baigné qu’une fois, laissant le plus souvent Amélie aller seule à la plage. J’ai peur que ces vacances studieuses lui aient pesé. Elle est quand même partie quelques jours à Grasse, en famille. Pour être avec nos nièces surtout. Moi, faute de les voir, je leur aurais écrit. Un mot par jour à Apolline (à qui j’inventais des histoires de lutins), un par semaine aux autres qui sont si grandes maintenant. Je n’ai rien vu de la belle saison. C’est la première année que j’ai eu l’impression de glisser si vite de l’hiver en automne. Tout m’a semblé se faner à la suite. Les mimosas de février, et puis les camélias, les narcisses, les roses. Les valérianes, les cosmos, les ravenelles, les phlox. Aujourd’hui les hortensias virent au vieux rose avant de se dessécher, la couronne des dahlias se flétrit, les pommes tombent au pied des pommiers. Le soleil se couche tôt et la pluie est glacée. Il faut que je m’arrache de cette gangue triste. Norbert a vendu sa maison de la route de la Croix-Paquerey. Ca l’a pris d’un coup, comme si, du jour au lendemain, il lui était impossible de continuer à y habiter. Il n’en a parlé à personne. Annick suit. Sans qu’on sache vraiment ce qu’elle en pense. Tous les deux n’ont pas très envie d’en parler. Ils vont s’installer à Coudeville, loin de la mer, dans une petite zone pavillonnaire, proche d'une entreprise de tôlerie et d'une autre de matériel électronique. J’avoue que je ne comprends pas bien. Ils sont venus à la maison déposer un gros panier de pommes, les dernières de leur verger. Ils prenaient la route pour Sanary le lendemain où ils resteront jusqu’à leur déménagement, en octobre. Nous nous étions vus dans l’été à l’enterrement de Charles à Quettreville. Charles avait tenu avec Nelly la maison de la presse ici jusqu’en 2013. Un vrai gentil. Il est mort à cinquante-trois ans d’un foutu cancer. Il y a eu aussi les obsèques début août de la mère de Sixtine à Moutiers-au-Perche. Je ne la connaissais pas. Amélie l’aimait beaucoup. Cela faisait des années qu’elle me parlait d’elle et d’Eric son mari. Elle voulait me présenter là-bas. Tu verras, ils sont adorables. Mais trois heures de voiture. Cela nous paraissait bien loin. Nous l’aurons pourtant fait ce voyage. Nous avons eu la visite de Pierre Adrian et de son amie Lou. Marie est restée quelques jours à Carolles de retour de Mongolie. Elle y a été une semaine, à marcher dans la steppe. Un séjour qu’elle avait préparé de longue date et dont elle est rentrée ravie. Elle m’en a ramené des cornes de chèvre, une grande plume de vautour (lequel ?) et des fleurs séchées : asters, edelweiss, potentilles, pavots jaunes, pieds de perdrix… Elle est repartie juste avant son anniversaire. Trente-trois ans le 28 août. J’ai confié la chienne deux jours au chenil de Saint-Pierre-Langers. J’avais un rendez-vous cent fois repoussé à Paris avec un spécialiste. Compris dans ce qu'il m'a dit que ce n’était pas très brillant, mais pas encore catastrophique. J’ai repensé à cette blague du type qui se jette du haut d’un gratte-ciel et qui répète dans sa chute : Pour l’instant ça va, pour l’instant ça va. Nous avons recommencé une nouvelle saison des Rencontres littéraires avec Richard Morgiève. Dîner joyeux avec lui et Joëlle qui l’avait accompagné. Je l’aime bien, mais on ne se voit jamais. J’ai rendu un papier à Raphaëlle sur son roman Les hommes. Un très beau texte encore. Sur l’amitié, les femmes, la parole donnée. L’enfance. Morgiève, j’en suis persuadé, est un grand écrivain. J’ai fait ma liste de rentrée pour Le Monde. Rien osé proposer à Elle. Mes deux dernières chroniques ne sont jamais parues. Je crains qu’Olivia n’ait vraiment pas besoin de moi. Je vais quand même faire le représentant en aspirateurs. Mettre le pied dans la porte. Et soumettre des titres pour octobre et novembre. J’ai cueilli sur la treille les quelques grappes de raisin épargnées par les oiseaux. Maigre récolte, mais nous sommes parvenus quand même à en faire quatre pots de confitures. M. Mitaillé est venu tailler les haies. Le jardin est prêt pour son automne.
jeudi 6 juillet 2017
Jeudi 6 juillet 2017. 21h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 6 juillet 2017, 21:31
J’ai posté une lettre pour Alain Galan. Pascale m’a appris qu’il avait de serieux problèmes de santé et qu’il était à l’hôpital. Je m’en veux de l’avoir laissé longtemps sans nouvelles. Mais je savais qu’il était à l’affut des progrès de mon livre. Et je n’osais pas me plaindre à lui qu’il ne se passe rien. Je n’aurai vu personne cette semaine. Sans doute les uns, les autres, pensent-ils que j’écris. Que je travaille.
Mercredi 5 juillet 2017. 22h10.
Par Xavier Houssin le jeudi 6 juillet 2017, 21:31
Amélie m’a appris les notes de Camille au bac de français. 19 à l’écrit, 20 à l’oral (à moins que ce ne soit le contraire). Je me sens gonflé d’une vraie joie. Fier d’elle. Fier pour elle. Je la connais depuis qu’elle est si petite, ma jolie nièce. Je lui ai envoyé un message tout de suite. Elle est au Vietnam, en stage dans une association humanitaire américaine. Je lui avais demandé, de là-bas, d’avoir une pensée pour mes parents et leur rencontre à Saïgon. Ce qu’elle a fait. You just think lovely wonderful thoughts, and they lift you up in the air, écrivait James Matthew Barrie dans Peter & Wendy.
Mardi 4 juillet 2017. 20h00.
Par Xavier Houssin le jeudi 6 juillet 2017, 21:30
Ah, pour le coup, c’est un jour à marquer d’une pierre blanche. Il y 155 ans, le 4 juillet 1862, le révérend Dodgson, Lewis Carroll, au cours d’une promenade en barque sur la Tamise d’Oxford remontant vers Godstow, avec à bord les trois filles du doyen Liddell, Lorina, Alice et Edith, inventait pour sa petite muse Les aventures d’Alice au Pays des merveilles (au pays souterrain, en fait). En 1998, pour le centenaire de sa mort, j’étais parti en Angleterre pour tout un reportage, sur ses traces, sa vie, ses livres. A Oxford, je m’étais égaré, cherchant mon hôtel que l’on m’avait réservé très loin du centre. Et voilà que tournant, retournant, à gauche, à droite, je m’étais retrouvé par hasard à Godstow, devant, je me souviens, The trout inn (l’auberge de la truite). J’étais entré prendre un verre, tout étonné et étrangement ému du hasard qui m’avait conduit précisément jusque là, à deux pas des haltes de pique-nique des balades à la rame du révérend Dodgson. Il y a eu bien d’autres coïncidences dans ce voyage. Comme j’aimerais refaire ce périple. Retourner sur la tombe de Carroll à Guildford.
Lundi 3 juillet 2017. 23h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 6 juillet 2017, 21:28
Le vrai beau temps est revenu après une semaine molle et grise. J’ai coupé les roses fanées. Il restera celles du Sander’s white, mais j’attends que la toute dernière fleur s'étiole pour commencer. Amélie dînait chez Marion et Jérôme à Saint-Cloud (le bout du monde : une heure et demie pour y aller, autant pour en revenir). Où est la Harpe ?, a demandé Antoine.
Dimanche 2 juillet 2017. 20H50.
Par Xavier Houssin le jeudi 6 juillet 2017, 21:28
Grande balade sans croiser personne ou presque. A croire que nous ne sommes pas début juillet. Je crains que le calme ne dure pas très longtemps. Nous avons profité de l’embellie. La descente vers le port du Lude, le sentier des douaniers passé la cabane Vauban, les sous-bois des Châteliers, le pont Harel. Nous remontions vers la maison quand nous avons vu le train des caravanes qui quittait Carolles. Longue semaine d’occupation. L’après-midi, nous sommes allés sur la falaise pour constater les dégats. Des haies ont été tronçonnées, la végétation a été entièrement arasée par les piétinements et la circulation des véhicules. Lesquels ont creusé de véritables pistes. Il y a des monceaux d’ordures entassés et il traîne, portées par le vent, de nauséabondes odeurs de feuillées. Enfin, l’épisode est passé. N’empêche qu’il va falloir très sérieusement s’occuper ici de prévenir leur éventuel retour.
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