Sophie m’avait invité à Avranches FM, une webradio locale où elle anime une émission de conversation culturelle toutes les semaines. J’étais déjà venu l’an dernier pour présenter mon Herbier des rayons et parler, bien sûr, des Rencontres littéraires de Carolles. Cette fois-ci, le prétexte était la remise de mon prix à l’Académie française à la fin du mois. La discussion a porté aussi sur le Goncourt et les prix de la rentrée. Elle m’a gentiment questionné sur mon parcours, le journalisme, l’écriture… J’ai dit quelques mots sur la prochaine Rencontre (samedi) avec Geneviève Jurgensen, donné les noms des prochains invités (Thierry Dancourt, Marc Villemain, David Fauquemberg…). L’originalité de cette fois-ci était que je devais venir avec ma propre playlist. Je me suis aperçu en écoutant les morceaux que j’avais choisis que ma programmation était, sinon sinistre, du moins pas franchement gaie. Le Concerto n° 6 pour flûtes en mi mineur de Boismortier, une chanson d’Atahualpa Yupanqui, la Cantate BWV 131 de Bach (Aus der tiefen rufe ich, Herr, zu dir…), As tears go by chantée par Marianne Faithfull. Heureusement, dans un sursaut de dernière minute, j’avais eu l’idée d’ouvrir avec le Good Morning ! de Singin’ in the rain. Sans quoi… La chienne attendait dans la voiture, sage. J’ai déjeuné au Littré. L’endroit s’est « modernisé » avec une façade noire et des éclairages violets. Cela devient difficile d’échapper à ce genre de décor. Comme je faisais un petit tour de ville, je suis tombé sur Jean-Luc qui sortait de Saint-Gervais. Il allait fêter le départ en retraite d’un de ses anciens collègues, du temps où, avant le séminaire, il travaillait au laboratoire d’analyses de l’hôpital. Je l’ai senti fatigué sous son habituel enthousiame. Il faut dire que depuis qu’il a été nommé à Montmartin-sur-Mer, il a en charge une dizaine de paroisses. Annoville, Quettreville, Orval, Contrières, Lingreville, Trelly, j’en oublie. On s’est promis de se revoir. Bientôt.