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lundi 3 juillet 2017

Mercredi 14 juin 2017. 21h15.

Richard Morgiève est d’accord pour venir à Carolles fin août pour nos Rencontres littéraires. Je suis ravi. Mieux, ça me fait un immense plaisir. Parce qu’il est un grand écrivain. Et aussi parce qu’il est quelqu’un de bien. Nous nous sommes croisés et recroisés. Je l’avais rencontré la première fois, en 2004 ou 2005. Il venait de publier Vertig chez Denoël, le roman de la disparition de soi-même dans soi-même, comme il m’avait dit. Un gigantesque foutoir intime en fait. Son personnage lutte pour ne pas se laisser détruire par un virus informatique appelé Moby Dick. Un grand coup de mâchoires et tout peut être englouti. À commencer par la conscience. Le voilà qui lutte fouillant chaque recoin de son passé connu. Et comme cela ne suffit pas, allant chercher plus loin dans les profondeurs du non-dit, du non-su, du non-compris. Une quête abyssale menée avec l’énergie du désespoir. Depuis une trentaine de livres, il s’agite Morgiève. Il se débat. Il a fait avec sa déchirure d’orphelin. Sa mère morte quand il avait sept ans. Le suicide de son père à treize. Lui qui a voulu contenir, retenir, le flux de son œuvre, en ordonnant ses textes dans des séries de diptyques, de triptyques, de trilogies, le laisse échapper sans réserve dans Les hommes qui paraît à la rentrée. Une histoire de mauvais garçons et de bonnes étoiles où tout se rejoint, où tout se rassemble. Où tout est emporté. Raphaëlle devrait me confier le papier pour Le Monde. Mais je suis surtout content de le revoir après ces années. J’ai emmené la chienne chez le vétérinaire. Cela faisait un moment que son œil droit coulait. En fait, son canal lacrymal est bouché. C’est la race, m’a dit la jeune femme qui nous a reçus (ce qui veut dire que ses yeux tombants et rouges qui lui donnent en permanence l’air mélancolique, ramassent toutes les cochonneries possibles). Rien de grave. Elle a subi une minuscule intervention qu’elle a bravement supporté. Et je dois lui administrer un collyre pendant une semaine.

mercredi 21 juin 2017

Mardi 13 juin 2017. 19h20.

Livraison de mes anémones du Japon. Je ne les attendais plus. J’avais téléphoné la semaine dernière à la pépinière pour me plaindre du retard. On m’avait répondu que le colis avait été mal adressé et qu’on m’en renverrait un autre. Je crois que c’est le premier envoi qui est arrivé aujourd’hui. Les végétaux étaient pour le coup vraiment fatigués. J’ai planté. Arrosé très longuement. Il commence à faire vraiment chaud.

Lundi 12 juin 2017. 22h10.

M. Mitaillé est venu couper l’herbe, me débarrasser du gros tas des branchages que j’avais accumulés devant la barrière au fur et à mesure de mes « nettoyages » au jardin. M’agrandir aussi une plate-bande. J’ai fichu en l’air le nouveau plan de mon livre. Les enchaînements, ça ne va pas, ça ne va pas. Je suis resté cinq heures à mon bureau sans pouvoir écrire un mot. Je crois que je n’y arrive plus du tout.

Dimanche 11 juin 2017. 20h50.

1er tour des élections législatives. Nous nous sommes levés tard. Amélie tenait le bureau de vote pendant une partie de l’après-midi. Du coup nous avons déjeuné à l’heure du goûter. Drôle de journée.

Samedi 10 juin 2017. 17h00.

Cela fait des mois que Pôle emploi me harcèle pour que je mette mon CV « en ligne » sur le site. Là, j’étais menacé, si je ne le faisais pas, de devoir répondre à une convocation obligatoire dans le cadre d'un accompagnement à la recherche d'emploi en intégrant les outils digitaux. Quel alléchant programme. J’ai cédé. J’ai rempli les cases de leur espèce de CV basique. Ca ne veut rien dire et ça ne sert à rien, mais ils me ficheront la paix. Enfin, je l’espère. Le seul souci de cette administration est de faire rentrer les gens dans des cases. Ils ne se cachent pas de leur inutilité d’ailleurs quand on les rencontre. Cela m’a rappelé ce que m’avait raconté un jour Mathias Enard. Comme il avait dû s’inscrire au chômage pour une courte période, il lui avait fallu subir tout un questionnaire de la part d’une dame. Et quelle est votre spécialité ? , lui avait-elle demandé. - Bah, je suis traducteur du persan et de l’arabe… Bien évidemment, l’option n’existait pas sur le formulaire. C’est comme cela que sur sa fiche de profil d’emploi, à la rubrique « spécialité », il était noté : « autres spécialités ». Je ne sais pas pourquoi je m’astreins chaque mois à maintenir mon inscription comme demandeur d’emploi, sachant que je ne touche plus un centime depuis des années et que je ne tire aucun autre bénéfice de cette assiduité. Sauf peut-être pour affirmer (mais face à qui ?) mon statut de précaire.

Vendredi 9 juin 2017. 18h30.

J’ai reçu les géraniums noueux que j’avais commandés. Je les ai installés derrière la maison à la mi-ombre de la vigne. J’espère qu’ils vont se plaire et proliférer. Couvrir tout le côté de l’allée. Petites fleurs roses tirant sur le violet aux pétales en forme de cœur. Il y en avait des quantités au pied des arbres à Chigwell, chez Mr. et Mrs Palmer. Je me souviens bien nom anglais : knotted cranesbill. J’avais dû être frappé par l’idée d’un « crâne ». Ce qui n’a rien à voir. Evidemment. Crane en anglais, c’est une grue ou un héron. Cela fait peut-être allusion à la forme allongée et pointue des fruits. Comme un bec d’échassier. Sauf que bec se traduit par beak… Je crois que vais en rester à l’improbable « bille de crâne » ou « crâne de Bill » de mes sept ou huit ans.

Jeudi 8 juin 2017. 23h50.

Le train d’Amélie est tombé en panne en rase campagne, dans l’Orne. Avant qu’on rapatrie les voyageurs jusqu’à Flers, j’ai eu largement le temps de faire le trajet en voiture jusque là-bas. Presque une heure et demie pour faire les quatre-vingt kilomètres et quelques quand même... Nous avons pu être à Carolles pas trop tard. Pas comme les autres malheureux naufragés de ce Paris-Granville qui ne sont arrivés qu’au petit matin. Quelle épouvantable ligne. Il ne se passe pas un mois sans un retard conséquent. J’ai coupé une belle tranche de thon rouge en tartare, mélangé avec des herbes du jardin, fenouil, pimprenelle, basilic et quelques petites têtes d’ail frais. Remué une salade. Nous avons soupé à la tombée de la nuit.

Mercredi 7 juin 2017. 19h20.

Mme Bassard a eu un accident. A vélo, elle n’a pas vu une voiture arrêtée près de la salle des fêtes et l’a percutée de plein fouet. En tombant, elle s’est cassé la jambe. Ce qui est arrivé était hélas à prévoir. Au guidon de sa bicyclette, elle fonce à l’aveugle (ce qu’elle est ou presque). Une fois d’ailleurs, dans un chemin, elle avait failli me renverser. Tout droit ! Et à toute vitesse ! Sa vieille bécane connaît la route par cœur. Peur de rien puisqu’elle est dans la main de Dieu. A noter que tous les soirs (elle me l'a confié) elle prie pour ne pas se réveiller. A quatre-vingt-onze ans, elle en a assez, elle en a marre. Ce n'est plus une vie ! C’est ce qu’elle a dit en substance à la conductrice de la voiture qu’elle avait embouti : Si j’avais su, j’aurais roulé plus vite et tout aurait été terminé. A l’hôpital d’Avranches, où les pompiers l’ont emmenée, on lui a diagnostiqué une fracture du tibia, juste sous le genou. Il faudrait opérer si l’on veut espérer qu’elle remarche vite. Faute de quoi…

Mardi 6 juin 2017. 22h40.

C’est une drôle de tempête qui a soufflé aujourd’hui. Il avait déjà venté toute la nuit, ça n’a pas cessé un seul instant de la journée. D’habitude on voit ployer la cime des arbres, s’agiter les haies, mais là un véritable tourbillon s’est engouffré au ras du jardin. Renversant les pots de fleurs, arrachant les branches du rhododendron, ployant les rosiers à terre, dispersant ce qui restait des pétales trempés de pluie. Un petit désastre.

mardi 6 juin 2017

Lundi 5 juin 2017. 23h20.

J’ai été promener la chienne sur la falaise. Descendu par le Port du Lude, remonté par les Châteliers. Personne sur les chemins. Un luxe. Bientôt ce sera « la saison » et il faudra partir de très bonne heure pour ne pas croiser des hordes de randonneurs en short avançant à grandes enjambées avec leurs bâtons nordiques. Vous pouvez tenir votre chien ! – Oui, d’accord… L’été, je ne sors plus, je m’enferme. Ca tombe bien, il faut que j’écrive. J’ai été déjeuner à Coquelonde. Jean–Pascal avait préparé un gros bar au four. Beurre maître d’hôtel. Le temps s’est couvert comme je revenais à la maison. Le vent s’est levé en soirée, la pluie est tombée en rafales. Amélie est enfin rentrée, fatiguée, de ses trois jours au festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo. Ca faisait drôle de la savoir juste derrière Cancale, à peine plus loin que l’autre côté de la baie. C’est la même eau qui coule de la plage du Sillon où elle avait son hôtel jusqu’à la grève d’ici. On se retrouve jeudi.

Dimanche 4 juin 2017. 22h50.

Juan Goytisolo est mort ce matin à Marrakech où il vivait depuis une vingtaine d’années. Florence m’avait commandé sa nécro (en avance !) au printemps 2014. Je ne suis jamais parvenu à en écrire une ligne et je ne m’explique pas bien pourquoi. J’avais pourtant été à l’époque rencontrer Aline Schulman, sa traductrice, chez elle, rue d’Auteuil. J’avais consciencieusement lu ses deux textes autobiographiques, Chasse gardée et Les royaumes déchirés. J’avais épluché la presse espagnole. Et puis, rien, ou rien à faire. Je n’arrivais pas à m’y mettre. Florence m’avait relancé plusieurs fois avant d’abandonner, de guerre lasse. J’aurai porté cette impuissance pendant trois ans, essayant plusieurs fois de la surmonter, sans résultat. Dire que l’œuvre de Goytisolo ne me touche pas, que son parcours d’existence me laisse indifférent ne suffit pas à expliquer cette étrange inhibition. Il ne me reste qu’a ranger l’histoire dans le volumineux classeur de mes échecs. Petits et grands.

lundi 5 juin 2017

Samedi 3 juin 2017. 20h20.

Les rosiers étaient en avance cette année. Ils fanent en avance aussi. Le Cecile Brunner, l’Adélaïde d’Orléans sont mouchetés du roux des fleurs flétries. Je les enlève comme je peux, mais il y en a tellement... Sécateur en main, je continue des heures ces petits exercices du temps qui passe.

Vendredi 2 juin 2017. 18h50.

J’ai fini de désherber toutes les plates-bandes. Celle qui longe la maison est encore encombrée du feuillage des narcisses qui n’a pas encore jauni et je dois attendre pour faire place nette. J'ai arraché quand même des quantités de gaillet et d'orties, de ronces, de lierre, d'herbe à Robert. Cela fait un tas impressionnant devant la maison. Et puis, comme il n’y avait rien à fleurir pour l'automne, j’ai commandé des anémones du Japon et des dahlias blancs et mauves.

dimanche 4 juin 2017

Jeudi 1er juin 2017. 22h30.

La mairie va faire couper les cinq marronniers du centre du bourg. Les trois premiers parce que leurs racines mettraient en péril les fondations de la maison voisine, les deux autres parce qu’ils seraient malades. On en profitera d’ailleurs pour élargir les trottoirs. Hum. Qui veut noyer son chien… J’ai eu Jean-Marie au téléphone. Il m’a détaillé tout cela A vrai dire, je n’avais pas beaucoup d’arguments à opposer à cet abattage. Sauf que c’est dommage. Et que ça me rend triste. De toute façon la cause est entendue. Qui se soucie de cinq vieux marronniers ?

Mercredi 31 mai 2017. 21h40.

Emmanuel a été opéré hier à la clinique de Mougins, et c’est miracle : il voit. Ou plutôt, il s’aperçoit qu’avant il ne voyait plus. Maintenant, il faut juste (et ce n’est pas gagné) qu’il soit raisonnable et se protège les yeux. Longue conversation au téléphone avec Noëlle. On s’était vus à Carolles la semaine dernière. Nous avions juste échangé quelques mots, chemin ombragé, chacun d’un côté de la barrière. Elle n’avait pas voulu entrer à la maison à cause d’Isidore, le petit Jack Russel de sa fille. Elle en avait la garde, Caroline étant, une fois de plus, hospitalisée, épuisée de cauchemars, ravagée de détresse. Quel noir chemin. De toute façon, m’a-t-elle expliqué, je suis restée sans voir personne. J’ai eu honte. J’aurais dû forcer un peu sa porte. J’ai fait mon jardin. Ou plutôt, je l’ai défait. Ses rosiers étaient envahis de pucerons, alors elle a traité. Seulement elle s’est trompée de pulvérisateur et a les a consciencieusement arrosés de Roundup. En deux jours, toutes les feuilles sont tombées et le bois a commencé à brunir.

Mardi 30 mai 2017. 20h00.

J’ai envoyé un mot à Floryse pour lui dire que je ne viendrai pas à la remise du prix Pagnol le 19 juin. Je dois être à Paris la semaine suivante pour des rendez-vous de médecins. Je ne veux pas, je ne peux pas, multiplier les allers-retours. Pour des raisons de sous bien sûr (à la longue tout cela me coûte très cher). Mais aussi parce que j'y gaspille encore un peu plus de temps que d’habitude. Dieu sait qu’il m’est rare et précieux. Je suis si lent. Lorsque je rentre du moindre déplacement, je passe deux jours à végéter, à ne rien faire ou presque rien. Et je m'en sens envahi de culpabilité, d’angoisse. J’espère qu’elle comprendra. Déjà, je n’étais pas là pour la délibération du jury, la dernière dans la maison de l’écrivain, square de l’avenue Foch. C’est Laura Alcoba qui l’a remporté dès le premier tour pour La danse de l’araignée, le récit tout en lisière sur son adolescence, l’exil en France et son père en prison, au loin, en Argentine. J’avais essayé de pousser A cause de la vie, le roman (« graphique » peut-être, puisqu’il est publié avec des dessins de Sfar) de Véronique Ovaldé, mais je me suis retrouvé, semble-t-il, assez seul dans ce choix.

Lundi 29 mai 2017. 21h50.

Mal dormi. Amélie aussi. La faute à la touffeur, au bruit de la rue entré par les fenêtres ouvertes. J’ai pris le premier train pour Granville. Arrivé sous l’orage. Je suis allé chercher directement La Harpe dans son chenil de vacances. A la maison, le jardin avait sombré sous la pluie. Les rosiers étaient à terre, les tiges couchées, les pétales amollis et fanés du trop d’eau. En faisant le tour des dégâts, j’ai découvert quelques fleurs juste écloses à « celui de Germaine » (que j’ai connu vieille dame et à qui mon père, gamin, tirait les nattes). Ma mère lui en avait demandé une bouture au milieu des années 1980. C’est Georgette qui avait retrouvé le nom à l’époque : Rosa Caura (ou Cora). Il s’agit d’un rosier gallique aux petites fleurs froncées, couleur violet d’évêque.Le pied qui était assez prospère avait progressivement disparu, étouffé par le buis et les bambous. Je vais le guider vers la lumière pour que ses branches se mêlent à celles du cotoneaster

lundi 29 mai 2017

Dimanche 28 mai 2017. 23h00.

Marché rue Daguerre. Un verre au Repaire de Bacchus à regarder, sans se lasser, le lent spectacle des gens qui passent. J’ai écrit mon papier sur La compagnie d’Ulysse de Jean-Marie Chevrier, une histoire de jeunesse lointaine et de rêves qu’on ne veut pas oublier. Il a fait chaud encore. Nous sommes sortis de la journée fatigués et un peu tristes. Il y avait longtemps que nous n’avions pas passé ensemble un dimanche à Paris.

Samedi 27 mai 2017. 22h40.

Nous avons bouclé les valises de ce court séjour. Au-delà de leur gentillesse et de leurs attentions, j’ai trouvé Emmanuel fatigué et Claire inquiète. Emmanuel se remet mal de sa chute sur l’épaule d’octobre 2016. Ses ligaments sont très abîmés, il continue de souffrir et n’a pas récupéré tous ses mouvements. Le (grand) spécialiste (international) qu’il consulte à Nice pense qu’il n’est pas nécessaire de l’opérer, en tout cas pas pour l’instant, et l’astreint à de douloureuses séances de rééducation dont il ne voit pas bien le bout. Et puis voilà qu’au début du mois on lui a découvert un problème à l’œil droit nécessitant une intervention urgente. Elle a lieu mardi prochain. Se plaindre n’est vraiment pas son genre à ce cher Emmanuel. Alors il relativise, il minimise, il fait le faraud, il fait semblant, il fait comme si. Et je l’admire de sa conviction à donner le change. Claire se débrouille comme elle peut avec tout ça. D’autant qu’elle porte aussi la fin sans cesse remise de sa vieille mère, tantôt à l’agonie, tantôt durablement revigorée. Et qu’il faut bien composer avec les sentiments contradictoires et culpabilisants que ce genre de circonstances réveille. Voyage en train sans histoires. A côté de nous, une petite Camille de deux ans ne cessait de babiller et j’ai pensé (c’était couru) à ma jolie nièce de Mexico. Elle n’était pas bien vieille cette maintenant jeune fille lorsque je l’ai connue. A Paris, la chaleur était étouffante. Nous sommes allés dîner en terrasse à la Forchetta. Carpaccio de thon et rosé d’Ombrie.

samedi 27 mai 2017

Vendredi 26 mai 2017. 20h15.

J’avais ramené de Carolles la grosse liane torsadée récupérée il y a bien des années maintenant de la glycine tentaculaire de la maison d’Anne-Christine et de Francis à Boursonne. Depuis le temps que je voulais en faire un vrai bâton de marche. Emmanuel m'a poncé les aspérités à la cassure pour en faire un pommeau doux au creux de la main. Il l’a teintée, cirée. Ferrée au bout d’une pièce d’un dollar libérien de 1966. Me voilà maintenant propriétaire d’un magnifique gourdin rudenté que j’ai hâte de promener avec moi dans les chemins.

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