Fini ce fichu chapitre. Enfin. J’ai mis de l’ordre dans les notes et les documents entassés sur mon bureau. En triant les photos, je suis tombé sur le portrait d’un gaillard barbu à l’air farouche, en uniforme de sergent chef. Mon père avait écrit au dos : Mon oncle Julien, mari de la sœur de ma mère. Guerre de 1914. Or, je ne connaissais qu’une sœur à ma grand-mère, la « tante Blanche » qui était, j’en étais sûr, restée célibataire. Il en existait donc une autre. J’ai passé un bon moment sur le site des archives départementales de Seine-Maritime et j’ai fini par la découvrir : Marguerite, Louise, Albertine, née le 29 juin 1882 au Petit-Quevilly. Sur l’acte, il y a mention de son décès le 17 septembre 1963 au Trait. Pas de trace de mariage, mais elle doit être l’épouse du Julien de la photographie. Je n’ai jamais entendu mon père en parler. Il faut bien avouer qu’il ne parlait guère. Qu’il ne me parlait guère.