Jean Galtier-Boissière, le fondateur du Crapouillot (Bernard m’a offert les quatre tomes de son Journal, tenu de l’Occupation à 1950) rappelle, au moment de la mort de Louis Roubaud en octobre 1941, cette anecdote à propos de l’auteur de Démons et déments, grand journaliste s’il en fut. Roubaud est alors rédacteur dans Le Quotidien d’Henri Dumay, journal rad-soc financé par Jean Hennessy. Un jour Dumay le fait comparaître et lui annonce qu’il a été dénoncé comme royaliste et lui demande de dire franchement quelles sont ses opinions politiques. « J’ai l’opinion du journal qui m’emploie », répond Roubaud. Ca m’a fait la journée. Je me suis souvenu que lorsque je travaillais à Point de Vue, certains disaient que j’étais un cryptocommuniste. Plus tard, à Next, le supplément de Libé où j’ai tenu une chronique pendant plus de six ans, d’autres racontaient que j’étais un réac de la pire espèce. Noter qu’aujourd’hui je doute que personne dise quoi que ce soit à mon sujet…