Levés tôt pour le marché de Granville. Acheté des homards, des bulots, des cèpes, des chanterelles, des fraises. Un énorme bouquet d’asters et d’hélénies. Amélie est allée chercher Aline Kiner à la gare pendant que je finissais mes bulots à la vénitienne. Une recette de Marie Lacombe à la Bauta, boulevard Montparnasse. Comme j’aimais cet endroit… Marie(a) est repartie à Venise il y a longtemps. Nous étions allés dîner dans son restaurant de Santa Croce en 2013. Je lui avais écrit une année. Je n’ai plus de nouvelles. En fait de bulots, là-bas, il s’agit plutôt de murex épineux, mais somme toute on s’y retrouve. C’est très simple. Après avoir cuit longtemps les bulots dans un court bouillon très poivré, il faut les décoquiller, retirer le tortillon digestif et les couper en deux ou trois morceaux avec des ciseaux. Bien les rincer à l’eau tiède afin d’éliminer les sécrétions visqueuses et les égoutter soigneusement. On les mélange à un hachis de feuilles, de tiges de céleri, et d’échalotes. Ne pas hésiter sur la verdure : il faut que cela ait un aspect de taboulé libanais. Assaisonner d’un peu de graines de coriandre moulues, poivrer (encore), saler un rien. Huile d’olive et juste un trait de balsamique. On laisse reposer à température pendant deux bonnes heures. Voilà. J’ai l’impression d’être en vacances, a dit Aline Kiner comme nous déjeunions sur la terrasse. Le bord de mer, le grand ciel bleu. On se serait cru en été. Je l’ai emmenée voir le Mont à Saint-Léonard. Des troupeaux de moutons paissaient dans l'herbu. Temps arrêté. La rencontre s’est bien passée. Les gens semblaient vraiment contents. Elle est restée un bon moment à signer ses livres. Nous avons voulu inviter Brigitte et Yann à partager notre dîner. Mais Yann qui a subi toute une batterie d’examens de santé ces derniers temps a décidé de se mettre au régime. Il n’avait pas envie, je le comprends, d’y faire déjà une entorse.