J’ai déposé La Harpe chez Séverine à Coudeville pour quelques jours. Déjeuné à Granville dans une brasserie de la rue Couraye et pris le train de l’après-midi. En cette période de carnaval, avec la fête foraine qui envahit tous les abords de la gare, il n’y pas moyen de se garer. Heureusement, cette année, Brigitte et Yann ont acheté un parking à deux pas. Et ils nous le prêtent. Quel soulagement.
Mercredi 26 février 2020. 21h20.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 18:00
Messe des Cendres à Jullouville. J’ai filé après la cérémonie. Il était question de bol de riz à la salle paroissiale.
Dimanche 23 février 2020. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 18:00
J’ai reçu un long message de Patrick Kéchichian. Nous nous étions rencontrés au Monde au moment de mes premières piges, en 2005. J’y étais entré en avril avec un papier sur Remonter l’Orénoque de Mathias Enard. Josyane grâce à qui j’avais mis un orteil dans la rédaction était alors sur le départ et m’avait confié à Christine Rousseau. Pigiste, je le suis resté, du règne de Franck Nouchi à celui de Jean Birnbaum. Même si j’ai cru un moment qu’on allait m’embaucher. Aujourd’hui, ma collaboration est pour le moins hachée. Kéchichian m’écrit à propos de mon livre, tenant des propos très louangeux. Confortants surtout. Il l’a lu grâce à Dominique Lefrère à qui je l’ai dédié (Une amie d’adolescence, m’écrit-il). Je suis toujours troublé de m’apercevoir de la manière dont les existences se croisent. Pendant plus de quinze années, et davantage, je pense, elle a été ma thérapeute, mon analyste, ma directrice de conscience. Elle m’a aidé à devenir qui je suis, à retrouver qui j’étais. Aussi à me sauver, à m’enfuir, à m’évader. Je lui dois mes livres et tout particulièrement ce dernier. Je lui dois mon bon, ou plutôt mon vrai côté des choses. Depuis que j’ai mis fin aux séances, nous nous sommes aperçus quelquefois au Rostand, de loin. Un sourire. Un petit signe. Il faudra bien qu’un jour, je lui témoigne de cette reconnaissance-là. Deux chroniques sur L’officier, dans Le Parisien week-end et le Figaro magazine. Je suis gâté.
Vendredi 21 février 2020. 19h50.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:57
Nous avons passé toute la journée à ranger le bois. Deux cordes. Nous avons un nouveau fournisseur, du côté de La Rochelle Normande. L’adresse nous a été donnée par Séverine, la dog-sitter de La Harpe. Le précédent, un voisin d’Etienne à Saint-Jean-des-Champs nous avait livré deux fois de suite des bûches de mauvaise qualité, et je le soupçonne d’avoir été à chaque fois un peu « chiche » sur la quantité. Là, tout à l’air parfait. Du chêne, du pommier, du frêne, du châtaignier. Nous avons fait une belle première flambée.
Vendredi 21 février 2020. 8h20.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:56
Je ne me souviens que du titre : 21 février en pagaille, et la suite. Un poème que j’avais écrit quand je devais avoir dix-huit ans. Ca m’est revenu d’un coup en ouvrant l’agenda. Mais quel était ce texte ? Pourquoi s’accrochait-il à cette date ? Je ne sais plus. Je ne sais plus.
Mercredi 19 février 2020. 20h50.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:56
J’ai écrit à Raphaëlle pour la remercier de son papier dans Le Monde sur mon livre. Elle a tout compris de ce que j'ai essayé de dire.
Mardi 18 février 2020. 17h40.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:54
Amélie m’a rappelé que c’était l’anniversaire d’Antoine aujourd’hui. Il a six ans. Un petit garçon pas facile. Têtu, à fleur de peau. Il a poussé un rien de travers, n’ayant connu que les incessantes disputes de ses parents. Lesquels, depuis bientôt deux ans, pataugent dans une demande de divorce qui n’avance pas. De fait, ils sont séparés. Jérôme, qui travaille dans le Midi maintenant, a fini par louer quelque chose du côté de Marseille, après avoir colonisé de longs mois la maison de Claire et d’Emmanuel. Marion est restée dans l’appartement de Saint-Cloud. Mais rien n’est réglé. La situation s’enkyste. Gabrielle et Antoine en font les frais. Nous les verrons dans une dizaine de jours. Long entretien téléphonique avec Mme Rossi, la DRH chargée des retraites aux hôpitaux psychiatriques de Paris qui s’affaire à reconstituer ma carrière publique. Ca a l’air bougrement embrouillé, mais, enfin, j’ai une interlocutrice attentive. Je me mets à espérer.
Jeudi 13 février 2020. 22h30.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:52
Lucien Suel m’a envoyé un message. Il a aimé le livre et j’en suis très heureux. Je ne l’ai jamais rencontré. On se fait de petits signes de temps en temps. Il fait partie des quelques auteurs, comme Alain Galan, comme Michel Bernard, avec lesquels je me sens en connivence. Non pas que nos textes se ressemblent, loin de là je crois, enfin je ne sais pas, mais nous puisons aux mêmes sources. Il y a entre nous quelque chose de familier. J’avais découvert Lucien Suel avec Mort d’un jardinier en 2008. Les tourterelles passent encore une fois au-dessus de ta tête, tu entends des voix lointaines étouffés par la distance, tu ne les entends pas ici dans tes oreilles, tu les entends ailleurs dans ta chambre d’enfants d’enfants assis en larmes au milieu de ton lit mouillé. C’est un roman du monde clos, des pressentiments. De la fidélité. Qui me touche, me vrille. Au profond.
Mercredi 12 février 2020. 21h00.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:51
J’ai retrouvé Ilana Moryoussef à l’Hotel des Saints-Pères. Un court enregistrement pour France Inter. J’étais très content de la revoir. Amélie me l’avait présentée en novembre lors d’une soirée à la SGDL. Elle est d’une intelligence rieuse. Et si juste, si sensible. Passé, vite, chez Grasset saluer Inès, Elodie, Juliette, et récupérer quelques exemplaires du livre. J’avais rendez-vous avec Michel au Danton. Juste le temps d’un verre avant qu’il ne reprenne son train pour Bar-le-Duc.
Mardi 11 février 2020. 20h30.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:51
J’ai déjeuné avec Luc à la Forquetta. On s’était croisés par hasard rue Boissonnade la semaine dernière. Il y habite maintenant. Cinq ans, au moins qu’on ne s’était pas vus. Depuis sa séparation d’avec sa femme il vit toujours seul. C’est comme ça, me dit-il en souriant. Il n’a pas changé, avec cette manière de faire bon cœur quelle que soit la fortune. Mais en vrai, il ne va pas fort. Il a quitté Point de Vue où je l’ai connu et où il a fait toute sa carrière de photographe. Il a demandé la clause de cession. Un drôle coup de tête sur le tard. Incompatibilité d’humeur ? Je n’ai pas tout compris. Résultat, il se trouve privé de la plus grande partie de ses revenus, n’a pas le droit au chômage puisqu’il a atteint l’âge de demander sa retraite et parle (il a fait ses calculs) de s’installer en banlieue. Je ne lui ai rien dit de ma Bérézina financière. Il m’a donné des nouvelles des uns et des autres. Enfin de quelques uns. A part lui, je n’ai revu personne depuis mon licenciement de 2004. Sans que je sache bien pourquoi les amitiés de ce temps là se sont si vite dissoutes.
Lundi 10 février 2020. 14h40.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:49
Enregistrement avec Bernard Lehut à RTL pour son émission Les livres ont la parole. Je ne sais pas bien ce que j’ai raconté.
Dimanche 9 février 2020. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:49
J’avais eu hier un très beau papier sur le livre dans Quatre sans quatre, le blog littéraire de Patrick Cargnelutti. Aujourd’hui, dans L’Alsace, Jacques Lindecker écrit : On sort de L’officier de fortune avec l’immense sentiment d’avoir compris nos propres fantômes.
Jeudi 6 février 2020. 21h00.
Par Xavier Houssin le lundi 6 avril 2020, 17:48
Voilà, je n’ai plus un sou de côté. Je viens de liquider ce qu’il restait (quelques milliers d’euros) de mon assurance vie. C’est peu dire que je vois le bout du rouleau. Avec cette somme, je dois tenir jusqu’à ce qu’on me verse ma retraite. Il fallait que je la demande, je n’avais plus le choix. Impossible de vivre avec pour seuls revenus mes pauvres piges au Monde. Mais je ne sais pas quand elle me sera attribuée, ni quel en sera le montant. Pour l’instant, les cotisations de mes plus ou moins quinze années de fonction publique se sont administrativement évanouies. Et cela a l’air très compliqué de les récupérer. La semaine prochaine, j’ai des rendez-vous pour mon livre et aussi la visite de contrôle post-opératoire. Du coup, j’ai appelé Séverine afin de prolonger la garde de La Harpe. Aucun problème ! Je ne suis pas faché de rester un peu plus. Cela faisait longtemps qu’Amélie et moi n’avions pas été ensemble aussi longtemps à Paris.
dimanche 22 mars 2020
Mercredi 5 février 2020. 20h50.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 20:03
L’officier de fortune est en librairie aujourd’hui. C’est un vrai miracle, après tout ce temps, après toutes ces embûches. Et j’ai juste envie de dire merci.
Mardi 4 février 2020. 16h10.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 20:02
Sylvie m’a demandé de rédiger le premier communiqué de presse du Festival du livre de Nice. Sylvain Tesson est le président de cette année. Le thème ? L’aventure. Je n’ai pas trop à me creuser la tête.
Lundi 3 février 2020. 18h40.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 20:02
J’ai été opéré de la cataracte. J’avais, hier, sans succès, tenté de remettre la main sur La cata, un roman de Michel Picard, édité par Pascale chez Buchet il y a une dizaine d’années. Une histoire de circonstance. Vous êtes du genre anxieux ?, m’a demandé une infirmière avant de me faire avaler une potion amère. Et puis tout ça s’est passé. Pas drôle. A l’hôpital, je me rétracte, je ferme l’opercule. Amélie est venue me chercher. Nous avons déjeuné au Cornichon, rue Gassendi. Je me sentais étonnament en forme. Mais l’après-midi, j’avais l’impression d’avoir de la limaille fer dans l’œil. Bon, j’étais prévenu. Il ne faut pas que je m’inquiète.
Dimanche 2 février 2020. 11h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 20:01
J’ai reçu un message de Mona Ozouf à qui j’avais envoyé mon livre. Le personnage de Jeanne est lumineux, m’écrit-elle. Nous devons nous voir le 14 mars à Saint-Pair. Yves Bourget organise une rencontre entre nous autour de la poésie. J’ai repensé à ce qu’elle disait dans Composition française sur les récitations pour lesquelles il est si facile de triompher sur l'estrade.
Samedi 25 janvier 2020. 12h45.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 19:59
Mon parrain René m’a fait un cadeau. Cela doit être le premier. Je n’ai en effet aucun souvenir, enfant, qu’il m’ait offert quoi que ce soit. Ni qu’il m’ait emmené au spectacle, payé une glace ou un tour de manège. Le colis, qu’il avait annoncé sans dire de quoi il s’agissait, est arrivé tout à l’heure. C’est un guide Michelin de 1914. Comme je le remerçiais au téléphone, un peu perplexe, il m’a dit, comme s’il s’agissait d’une évidence : Ton grand père l’utilisait pour ses voyages comme chauffeur. Une relique. Me sont revenues des bribes d’histoire familiale dont je m’étais servi pour écrire le 16 rue d’Avelghem (comme Joseph conduisant la Delaunay de M. Masurel, l’industriel du textile). Sauf que je ne sais rien de lui, ou si peu. Et qu’aujourd’hui je ne fais plus la part des quelques anecdotes que m’avaient racontées ma mère et ma tante de ce que j’ai pu en échafauder pour le roman. Mais dans un carton, chez moi, avec quelques vieilles photographies, il doit y avoir son permis de conduire. Un des premiers délivrés dans le département du Nord.
Vendredi 24 janvier 2020. 9h20.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 19:58
Steven avait perdu sa mère en novembre. Elle était une très vieille dame, presque centenaire. Nobody told me how heavy the blow, m’avait-il écrit alors dans son message. J’avais répondu juste trois lignes : en anglais, mais dans l’immédiateté d’internet, je n’arrivais pas à trouver les mots. Je lui avais donc posté, en français, une longue lettre. Aujourd’hui, au hasard d’un autre message, je m’aperçois qu’il ne l’a visiblement jamais reçue.
Jeudi 23 janvier 2020. 17h20.
Par Xavier Houssin le dimanche 22 mars 2020, 19:57
J’avais envoyé il y a quelques jours le BAT de mon article sur André Baillon pour le numéro « Ecriture et folie » de la Revue française de psychiatrie. Alice me l'avait demandé en septembre 2018. Tout finissait par arriver... Mais comme personne ne parlait d’argent, je me suis étonné. Message des éditions Eres : Cher Monsieur, concernant la rémunération des auteurs des revues, elle n'est malheureusement pas possible. Notre maison œuvre, et ce depuis presque 40 ans, à diffuser et promouvoir ces champs de la santé mentale et de la psychanalyse, si riches mais si difficiles. Patati, blablabla… Je suis marron. J’aurais dû m’en douter. Je n’ai jamais su gagner ma vie. Des années que je travaille pour rien ou trois fois rien. Ca devient ridicule. Tristement grotesque.
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