C’est le seul mois de l’année où partir à la gare à l’aube veut vraiment dire quelque chose. La nuit est juste lavée. Les haies et le jardin s’accrochent d’un reste de laiteux et de flou. A peine la voiture entre-t-elle dans Jullouville, qu’une lueur rose, montant de Lézeaux, s’installe dans le ciel. Un instant… Et tout est radieux. J’ai pensé pendant le trajet que s’il me venait une fille, encore, j’aimerais l’appeler Aurore. Amélie s’est installée dans son wagon. J’ai attendu sur le quai que le train parte. Un baiser à travers la vitre. Nous nous arrachons de minuscules morceaux de nous à chaque séparation. On ne se verra qu’en fin de semaine. Je devais rentrer à Paris pour enregistrer Jeux d’Epreuves, mais il n’y aura personne en studio à cause de la grève. J’ai repris le livre avec lenteur. Au soir, j’ai été couper les roses fanées chez Noëlle, à L’atelier. Cueilli un petit bouquet pour Georgette. Rentré par les Fontenelles…
mardi 22 juin 2010
Lundi 21 juin 2010. 22h10.
Par Xavier Houssin le mardi 22 juin 2010, 08:37
Le jardin est plein d’oiseaux. De moins en moins farouches. Il faut dire que j’ai placé des mangeoires partout. Sur le bord de la fenêtre, accrochées aux rosiers, devant la cuisine, sous les chevrefeuilles, dans les branches du figuier… Ici, ils sont chez eux. Des mésanges bleues ont occupé le nichoir de la façade arrière de la maison et toutes les haies sont habitées. Un rouge-gorge a élu domicile juste au-dessus de la porte d’entrée. Les merles picorent à nos pieds. Je m’émerveille. J’avais appris, enfant, à distinguer les chants des oiseaux. Aujourd’hui, je ne reconnais plus guère à coup sûr que celui des pinsons : sème, sème, sème… Je mangerais bien un petit écu…
lundi 21 juin 2010
Dimanche 20 juin 2010. 21h30.
Par Xavier Houssin le lundi 21 juin 2010, 13:28
Je me remets au livre. Je m’en doutais, mais qu’est-ce que c’est angoissant. Qu’est-ce que c’est compliqué. Fini la journée à faire du courrier. Amélie m’a entraîné dans une balade le long de la falaise. La mer était turquoise.
Samedi 19 juin 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 21 juin 2010, 13:27
Georgette est venue déjeuner à la maison. Affamée. Je n’ai rien mangé à l’hôpital. Rien ou presque. Couchée sans dîner le mercredi sans qu’elle puisse se rattrapper au matin : impossible avec ses problèmes de dents de mordre dans le pain un peu… ferme. Du coup, on lui a servi tous ses aliments moulinés. Mais ils arrivaient froids et sans sel. Qu’est-ce que j’ai bu comme eau ! Ici, elle a fait honneur au blanc d’Anjou et repris de la dorade. J’ai passé deux jours débilitants, dit-elle. Ca fait peur.
Vendredi 18 juin 2010. 22h20.
Par Xavier Houssin le lundi 21 juin 2010, 13:26
Deux grands jours de vent ont fini de mettre le jardin à bas. J’ai ramassé les branches cassées. Tuteuré les lis, attaché les rosiers. Amélie a taillé la vigne vierge. Pendant que nous étions au jardin, Georgette a appelé. Elle quitte l’hôpital demain. La raison de ses vertiges tient en fait à un médicament (de plus…) que lui avait prescrit son généraliste.
Jeudi 17 juin 2010. 23h45.
Par Xavier Houssin le lundi 21 juin 2010, 13:25
Mal dormi. Nous avions reçu un message de Nathalie hier soir, tard. Georgette a été hospitalisée à Granville. Elle se plaignait de vertiges. Ca tournait. Nathalie se voulait rassurante. On doit juste lui faire des examens. Je vous tiens au courant. Je n’ai pas osé appeler dans la matinée. Relu les livres pour Jeux d’Epreuves… Je présentais Volontaires pour l’usine de Virginie Linhart, au Seuil. Une chronologie, une chronique, des témoignages, sur les « établis ». Ils ont été assez nombreux, entre 1967 et le milieu des années 1970, à faire le choix de quitter leur famille, le lycée ou l’université, pour partager le quotidien des ouvriers et tenter de diffuser les idées révolutionnaires dans les usines. Il s’agit d’une réédition de 1994. Virginie Linhart, la fille de Robert Linhart, fondateur du mouvement prochinois en France, avait publié en 2008 Le jour où mon père s’est tu. Il y a dans ces deux textes l’expression très sincère et très troublante d’une réconciliation avec une époque, l’époque de son enfance entre ses deux parents militants. L'époque de sa propre incompréhension et de sa propre révolte. C’est ce qui m’a, à chaque fois, touché, indépendamment de l’approche sérieuse, documentée. Historique… Qu’il est étrange de penser en effet que cela s’appelle aujourd’hui de l’Histoire. J’avais seize ans, tout emporté de maoïsme romantique. J’achetais La cause du peuple au kiosque de la gare de Senlis. Je lisais en marchant. Je me souviens des titres : Vive le peuple. Nous sommes des ouvriers en colère, pas des voyous. Le lait déborde, nous aussi… J’ai retrouvé Amélie à La petite Bretagne avant de prendre le train à Montparnasse. Des nouvelles de Georgette : rien d’ennuyeux apparemment. Elle devrait sortir bientôt.
vendredi 18 juin 2010
Mercredi 16 juin 2010. 22h50.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 juin 2010, 00:16
Je suis enfin parvenu à réparer l’électricité dans l’appartement. Tout fonctionne à nouveau, mais si je suis honnête, je ne sais pas comment j’ai fait. Démonté, remonté… Mystère. Enfin, si ça marche. J’ai retrouvé Amélie avec Nathalie au J’Go. Nous avons parlé de ses projets de rentrée à Télérama. Des romans que nous avions déjà lus. Et puis de nous, et des gens que nous aimons bien.
Mardi 15 juin 2010. 22h20.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 juin 2010, 00:15
Réunion de rentrée au Monde. J’ai fait pas mal de propositions : Robert Bober, Philippe Lafitte, Dominique Barbéris, Xavier Hanotte… Jacques Abeille dont les éditions Attila rééditent Les jardins statuaires. Abilio Estevez aussi. Et Wendy Guerra en septembre. Plus une toute une série d’écrivains argentins. D’autres encore. Nous verrons bien…
jeudi 17 juin 2010
Lundi 14 juin 2010. 23h15.
Par Xavier Houssin le jeudi 17 juin 2010, 23:23
J’ai bricolé dans l’appartement. Un peu de peinture. Essayé également (sans résultat) de comprendre pourquoi les éclairages que j'ai posés la semaine dernière ne fonctionnent déjà plus. L’électricité est bizarre ici. D’où viennent les fils ? Où se trouvent les boîtes de coupure ? Tout doit être englouti dans le plâtre des murs. Pas très « aux normes », l’installation... Je suis allé chercher Amélie place Paul-Painlevé. J’étais attendu pour le prix Marcel Pagnol au Fouquet’s. C’est la première année que je suis au jury. Nous l’avons remis à Lionel Duroy pour Le chagrin. Mon choix allait davantage à Eclats d’enfance de Marie Sizun, mais j’ai accepté et validé avec enthousiasme la décision finale autour de ce très beau texte, pudique, poignant. Jérôme et Marion nous ont rejoints. Après quelques coupes de champagne, nous sommes partis dîner Chez Fernand, rue Guisarde. Marianne qui était là aussi, nous a accompagnés. Décidemment, on ne se quitte plus… Le brouilly était délicieux. Belle soirée.
Dimanche 13 juin 2010. 23h45.
Par Xavier Houssin le jeudi 17 juin 2010, 23:21
Nous avons déballé les affaires et déjeuné vite fait rue Danville. Je faisais en début d’après-midi, dans le cadre du festival Paris en toutes lettres, une lecture « itinérante » de Montée des cendres au Père Lachaise. J’ai été étonné par le monde. Il y avait bien là une cinquantaine de personnes qui attendaient programme en main. Retrouvé là-bas Nathalie, du Comptoir des mots. Nicole, bien sûr. Et Amir qui, la veille, s’était lancé, lui, dans un véritable marathon poétique depuis les éditions Caractères jusqu’au « 104 », rue d’Aubervilliers en passant par les arènes de Lutèce, le quai de la Tournelle et le parvis de Notre-Dame. Laurence était venue aussi, attentive et discrète. Aperçu Julia… On y va. J’ai entraîné tous ces gens à ma suite, en lisant, jusqu’à la tombe de La Harpe au bosquet Delille, remontant l’avenue principale, grimpant le raidillon qui mène à la 11e division. Des plantes de sous-bois/ et des dalles/ et des stèles/ des colonnes affaissées/ toutes blotties auprès de la masse calcaire/ au lent mouvement du terrain gras. Drôle d’exercice déclamatoire. Nous avons fini le poème dans une dernière halte aux jardins du colombarium. Il était temps. J’étais bouleversé. Sans plus de voix. Nous ne nous sommes pas quittés tout de suite. Nathalie offrait gentiment un verre dans sa librairie, rue des Pyrenées. J’ai signé quelques livres. Discuté, comme j’ai pu, avec les uns et les autres. Avec Anne-Marie que je n’avais pas revue depuis mon départ d’Epok en décembre 2006. Avec Eric Rondepierre qui se souvenait qu’en juin 2008, j’avais défendu (contre tous…) à Jeux d’épreuves son livre Placement. Nous avons fait un bout de chemin en descendant l’avenue Gambetta pour raccompagner Laurence jusque chez elle. Laissé Nathalie à peine plus loin, à deux pas de sa rue. Amélie m’a demandé : On retourne au cimetière ? Je n’osais pas lui demander. Nous avons à nouveau, tous les deux, pris le chemin de la sépulture de Jean-François de la Harpe. Elle m’y avait accompagné déjà, avec d’autres, un jour de février 2003, quand j’avais imaginé d’aller déposer là une couronne pour le deux centième anniversaire de sa disparition. Quel pacte, sans le savoir, avons-nous échangé alors ? Comment aurions-nous pu oser penser à ce qui nous lierait ensemble, plus tard… Nous étions invités chez Marianne près du boulevard de Belleville. Dîner avec Don, Anne-Gaëlle et Laurent. La soirée bouclait le temps. En février 2003, Marianne était du pèlerinage, de cette première Montée des cendres…
dimanche 13 juin 2010
Samedi 12 juin 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 13 juin 2010, 09:30
Nous avons semé des haricots, des radis, des fèves. Tondu les allées. Ratissé. Il ne reste plus que quelques mètres carrés de cruau à arracher. J’ai travaillé la rentrée pour la réunion du Monde, mardi prochain. Fait un peu de courrier. Il reste toute une liasse de cartes postales que nous avions achetées l’an dernier pour Camille, Victoria et Valentine. Trop tard pour en envoyer. Les petites Mexicaines arrivent pour les vacances en France à la fin du mois. J’ai hâte de les revoir. Ce sera au mariage religieux de Marion et Jérôme en Savoie en juillet. Enfin si tout se passe bien. La mère de Marion préférerait, paraît-il, que l’on n’invite pas d’enfants de moins de dix ans à la fête. Etrange décision… J’ai dit à Amélie que j’étais prêt à faire du baby-sitting. Pas d’enfants à un mariage ? Bah, je suis sûr que tout va s’arranger.
Vendredi 11 juin 2010. 21h20.
Par Xavier Houssin le dimanche 13 juin 2010, 09:29
La pluie de la nuit a effondré tout le jardin. Haies pendantes, rosiers couchés. Le sol, au pied du Generous gardener de la façade, était jonché de pétales blancs. Il a fait un soleil revanchard tout aujourd’hui. Georgette nous a accompagnés au marché de Sartilly. C’est une petite sortie. Nous avons partagé une douzaine d’huîtres avec elle au retour. Travaillé au potager. J’ai commencé à regarder les livres de la rentrée qui débordent chaque jour un peu plus de la boîte aux lettres. La factrice doit me bénir. Le soir, j’ai appelé Noëlle. Les funérailles de Jean ont duré la journée entière. Levée du corps à Pau, messe à L’isle de Noé, crémation à Tarbes et retour à L’isle de Noé pour l’inhumation…
Vendredi 11 juin 2010. 2h15.
Par Xavier Houssin le dimanche 13 juin 2010, 09:28
Je suis parti en avance pour l’enregistrement de Jeux d’Epreuves. Descendu du métro à la station Passy. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas marché par ici. J’avais le souvenir d’un grand terrain vague au bout de la rue Dickens. Tout a été construit. J’ai quand même retrouvé la rue Berton. En contrebas de la rue Raynouard, elle s’ouvre en venelle contre l’ambassade de Turquie dont elle suit le mur d’enceinte. L’ambassade, autrefois hôtel de Lamballe, propriété de la malheureuse princesse massacrée le 3 septembre 1792 est devenu dans les années 1820 la clinique du docteur Blanche. Nerval a séjourné là. Maupassant y est mort. Un peu plus loin dans la rue, se trouve la seconde entrée de la maison de Balzac. Pavés, bornes, lanternes… Rarement un passant. On ne croise que des fantômes. Sur quelques mètres, cette étroite rue Berton est sans doute le seul endroit de Paris qui a échappé au temps. A Jeux d’Epreuves, je défendais Le don de Vorace de Felix Francisco Casanova. Un hallucinant roman métaphorique sur l’immortalité en littérature, écrit par un jeune homme de dix-sept ans, deux ans avant sa disparition en 1976. J’ai filé boucler notre valise avant de rejoindre Amélie gare Montparnasse. Arrivée sous la pluie à Granville. Très en retard. Le train était resté bloqué plus d’une heure et demie à Versailles.
vendredi 11 juin 2010
Mercredi 9 juin 2010. 23h40.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 juin 2010, 00:53
Amélie m’a obtenu un rendez-vous chez un ostéopathe. J’ai mal au dos depuis des semaines. Mal au bras depuis des mois. Le bonhomme m’a expliqué que mes douleurs venaient de mes dents. Je serre trop les machoires, paraît-il. Je vous conseille de vous faire poser des gouttières. Il faut dire qu’il partage son luxueux cabinet avec deux dentistes… J’ai installé des éclairages dans l’appartement. Amélie est rentrée tard. La soirée des quarante ans des éditions Points. Dans le XXe arrondissement. Je n’avais pas eu le courage de l’accompagner.
Mercredi 9 juin 2010. 12h40.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 juin 2010, 00:52
J’ai fait un rêve de cimetière. J’allais sur la tombe de Jean-François de la Harpe. Au-dessus du monument s’ouvrait une cachette de pierre, emplie de papiers. Je me disais : Enfin j’ai trouvé les secrets. J’ai compris au réveil. Psychanalyse de bazar. Ce n’est pas compliqué : Jean mon frère, François mon père... Et dimanche, je vais d'ailleurs au Père Lachaise jusqu’à la sépulture de La Harpe faire une lecture à haute voix de mon poème Montée des cendres. Jean sera incinéré vendredi. Noëlle me l’a expliqué hier. II y aura avant une messe à l’Isle de Noé. Je l’ai appelée pour lui dire que je ne viendrai pas. Trop loin. Trop compliqué. Trop cher. Un avion jusqu’à Toulouse, puis louer une voiture. J’ai commandé une couronne de fleurs…
Mardi 8 juin 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 juin 2010, 00:41
Déjeuner avec Nadine chez Claude Saint-Louis. Nous avons parlé de sa rentrée littéraire. Déjà… Je suis en retard. J’ai peu lu. Je commence à peine à regarder les programmes. Ca fait longtemps qu’on ne s’était pas vus, non ? J’ai regardé mon agenda : fin janvier. Les mois ont passé comme un souffle. J’étais dans le bus, revenant d’être allé acheter tout un fourniment de bricolage pour l’appartement quand j’ai reçu un coup de fil de Noëlle, l’épouse de mon (demi) frère. Jean est mort ce matin d’une méningite foudroyante, contractée dans les suites d’une infection post-opératoire. Il s’est écroulé d’un coup vendredi dernier et a sombré dans un coma dont il ne s'est jamais réveillé. Il venait d'avoir soixante-douze ans. Le trajet m’a paru très long jusqu’à la maison. J’étais étrangement peiné d’une foule de choses. Etrangement, oui, car je n’aurais jamais imaginé la tristesse dans laquelle m'a plongé la nouvelle de sa disparition. Nous ne nous connaissions pas Jean et moi. Ou si peu, ou si mal. Je n’avais su son existence qu’au moment où mes parents s’étaient retrouvés au début des années 1970. Sa mère venait de mourir. Mon père pouvait se remarier. Je me souviens être allé sonner à sa porte, à Montmorency, sans prévenir de ma visite. Personne. Il m’a avoué plus tard n’avoir pas ouvert après un regard à l’œilleton. Qui c’est celui-là ? Notre père n’avait pas été très heureux de mon initiative. Il aurait voulu, m’avait-il dit, organiser lui-même une rencontre entre nous. Il ne l’a jamais fait. Nous nous sommes finalement donné rendez-vous un jour, place de Fontenoy, où il occupait, après avoir longtemps navigué dans la Marine nationale, je ne sais quelle fonction au ministère de la Marine marchande. Nous nous sommes reconnus. Il y avait bien un air de famille. J’habitais à l’époque rue de Grenelle. Nous avions marché jusque chez moi. Je n’avais plus de café. Nous avions bu du gin tiède. Pas de glaçons non plus. Que pouvions-nous nous raconter ? On ne s’est guère revu. Les occasions ont été rares et nous avions, l’un comme l’autre, hérité du silence de notre père. Nous nous y sommes affectueusement et fermement enfermés. Plus que d’autres, il nous fallait sans doute du temps pour nous rapprocher. Cette gêne du longtemps s’était un rien levée avec sa venue à notre mariage à Grasse l'été dernier. Nous n’en aurons pas profité. Voilà. J’avais aussi une sœur, Monique, morte petite-fille en 1932. Un autre frère, aîné, Francis, né en 1927, jamais vu, fâché avec mon père pour une raison obscure. Décédé peu de temps avant lui sans qu’ils se soient réconciliés. Famille morte. Il ne me reste que des questions à jamais sans réponses.
Lundi 7 juin 2010. 22h40.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 juin 2010, 00:26
Je voyais pour la dernière fois de cette année les quatrièmes du collège Eugène Varlin au Havre. J’ai pour eux une vraie tendresse qui tient à l’émotion qui me saisit à chaque rencontre. Depuis mars, ils ont retravaillé leurs textes, ils les ont structurés. Et sont parvenus à leur donner une forme et une cohérence sans en ôter un fil de vérité. Ma petite pépinière d’auteurs… Quelques uns, parmi eux, j’en suis sûr, sauront trouver le chemin de leur écriture. Je les accompagnerai à nouveau sans doute à la rentrée et cela me ravit. La journée a filé. A midi, Annick, la principale nous avait invités, son adjointe Chantal, David et moi, pour un déjeuner aux Galets, un restaurant de plage sur la promenade des régates. Il faisait soleil. En mer, passaient les tankers descendant d’Antifer. L’un d’eux (pourquoi ?) s’est même approché à quelques encablures du rivage au point qu’on pouvait presque distinguer son nom sur la coque. Train bondé au retour. Temps d’orage à Paris. Je me suis senti d’un coup très fatigué. Retrouvé enfin Amélie. Nous sommes allés prendre un verre en terrasse au Vin des rues, rue Boulard. J’ai demandé là-bas des nouvelles de Jean Chanrion, l’ancien patron, ami des poètes et auteur d’une très jolie chronique épistolière, Lettres du Cuisinier du Commandant de la Jeanne d'Arc à ses Parents (1959-1961). J’en ai un exemplaire à Carolles. Il va bien. On le voit. Il passe de temps en temps.
Dimanche 6 juin 2010. 23h45.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 juin 2010, 00:24
J’ai butté les pommes de terre, attaché les tomates et les pois. Nous avons planté les choux, les poireaux, les courgettes, les concombres, les potirons… Arrosé. Un dernier coup de rateau. Les Fontenelles ont presque retrouvé leur aspect de jardin potager « civilisé ». Nous sommes rentrés à Paris courbatus et contents.
lundi 7 juin 2010
Samedi 5 juin 21h20.
Par Xavier Houssin le lundi 7 juin 2010, 17:08
Nous avons fait un beau marché. Deux homards, un lieu jaune, une poignée de lançons et des légumes chez le maraîcher et des fraises et du beurre et de la crème et du miel pour Georgette. Acheté surtout des plants pour le potager. Il est plus que temps si nous ne voulons pas rater les récoltes d’été. Nous avons désherbé tout l’après-midi. Taillé, gratté, retourné. A la fin nous avions repris trois carrés sur cinq à la friche.
Samedi 5 juin 2010. 9h40.
Par Xavier Houssin le lundi 7 juin 2010, 17:06
Départ ce matin tôt gare Montparnasse. J’ai l’impression de passer ma vie dans les trains. Sur la ligne Paris-Granville, je pourrai bientôt reconnaître le moindre bouquet d’arbres. Dreux, Verneuil, L’Aigle, Surdon, Argentan, Flers, Vire, Villedieu. Et sens inverse dimanche…
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