Je pensais faire quelques courses pour le dîner en arrivant, mais moi aussi mon train a eu des problèmes. Et vraiment près de l’arrivée. Tous les convois ont été stoppés après que quelqu’un s’est jeté sur les voies à Malakoff. Accident grave de personne comme ils disent. Nous étions à quai en gare de Meudon. Plutôt que d’attendre au moins deux heures que le trafic soit rétabli, je suis descendu (comme la plupart des voyageurs) pour récupérer le RER C. Ressassé en chemin le souvenir d’histoires de morts violentes quand je travaillais au Service de santé mentale du VIIIe. Pauvre bougre.
mercredi 19 novembre 2025
Mardi 7 octobre 2025. 23h10.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 20:00
Lundi 6 octobre 2025. 18h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:59
Demain je pars à Paris pour une grosse semaine. J’ai déposé La Harpe à Coudeville. À peine la portière ouverte, elle file retrouver Nours et Terracotta, les deux bergers australiens de Séverine. Là-bas, c’est vraiment sa deuxième maison.
Dimanche 5 octobre 2025. 23h55.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:59
J’ai terminé mon papier pour Le Monde sur Du côté des vivants, le dernier texte de Violaine Bérot. Une tragi-comédie à sa manière sur la fin de vie dans le huis-clos d’un hôpital de province. Cela fait bien longtemps que je suis ses livres. J’avais écrit tout de suite sur Jehanne, son premier roman en 1995. Et quand après presque quinze ans de silence, elle avait refait surface chez Lunatique, un éditeur de Mayenne, je lui ai fait rencontrer Pascale. Du côté des vivants est le sixième qu’elle publie chez Buchet. Comme quoi… Le train d’Amélie a heurté plusieurs sangliers entre Vire et Flers. Elle est arrivée très tard rue Danville.
Samedi 4 octobre 2025. 20h45.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:58
M. Hervieux nous a livré le bois de l’hiver. Deux cordes. Comme son nouveau camion ne passe plus sous la pergola, il a dû déverser les bûches à l’entrée du portail. Il a fallu escalader. Nous avons fini de ranger sous l’auvent à la nuit tombée. Marie-France, notre voisine d’en-face avait aussi refait sa réserve. Elle est venue partager avec nous le verre du travail accompli.
Jeudi 2 octobre 2025. 22h15.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:57
Amélie est arrivée au train du soir. Enfin.
Mercredi 1er octobre 2025. 19h45.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:57
C’est la fête de sainte Thérèse de Lisieux, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus. Et justement hier, en essayant de mettre un peu d’ordre dans les rayonnages de mon bureau, je suis tombé sur Histoire d’une âme. Passé un moment à lire au milieu du foutoir des piles de livres. Dans le premier chapitre, elle raconte un rêve qu’elle a fait fillette, où seule au jardin, elle aperçoit deux diables qui font mine de se jeter sur elle mais qui vite s’enfuient, comme terrorisés. Elle écrit : Sans doute, ce rêve n’a rien d’extraordinaire ; je crois, cependant, que le bon Dieu s’en est servi, afin de me prouver qu’une âme en état de grâce n’a rien à craindre des démons qui sont des lâches, capables de fuir devant le regard d’un enfant. Ce passage m’a étrangement remué. Mes pensées bourdonnaient en essaim désordonné. Je crois que j’ai perdu confiance. Je reste toujours inexplicablement entravé.
Mardi 22 septembre 2025. 21h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:56
Brigitte et Yann sont venus prendre un verre en tout début de soirée. Prosecco et saucisson italien. Ils ont décidé de partir une semaine au soleil en novembre. Baléares, Canaries. Je confonds toujours. Yann se remet lentement de son accident du mois de mai. Il avait passé l’après-midi au jardin quand, brutal coup de fatigue ?, brève congestion cérébrale ?, il a soudainement perdu connaissance et est tombé de tout son long sur les marches de l’escalier de sa terrasse. Brigitte l’avait découvert en sang, sonné et ne se souvenant pas de ce qui lui était arrivé. Les pompiers, l’hôpital. Il s’en est sorti avec un gros hématome intracrânien et un poignet cassé. Bien abîmé mais miraculé. Dans tout le temps qui a suivi il a souffert de maux de tête et d’importants troubles de la vision. Impossible de conduire. Il s’est d’ailleurs résolu à mettre en vente son petit avion. Maintenant, il va nettement mieux mais malgré les efforts qu’il fait de n’en rien paraître, l’épisode l’a laissé tourmenté.
Lundi 21 septembre 2025. 16h50.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:54
Rentré à Carolles. Récupéré La Harpe chez Séverine. Mis mes plantes de Turin à bouturer dans l’eau (j’avais aussi chipé dans le patio de l’hôtel la petite tige d’une impatiente rouge). Je m’installe pour dix jours sans Amélie. Le week-end prochain elle sera à Manosque pour les Correspondances. J’y avais été invité il y a une vingtaine d’années. Et nous y étions allés ensemble.
Dimanche 21 septembre 2025. 22h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 19 novembre 2025, 19:53
Derniers cafés en terrasse sur le chemin de la gare. Nous avons fait le trajet à petits pas. Quand reviendrons-nous en Italie ? Déjeuner au soleil dans un petit restaurant du Corso Bolzano avant le départ du train. Dans les jardinières près de notre table poussait une exubérante tradescantia geniculata, cette variété de misère aux tiges et aux feuilles très fines toute piquetée de minuscules fleurs blanches qu’on appelle aussi je crois voile de mariée tahitien. J’ai peaufiné ma phrase en italien que j’ai débité du mieux que j’ai pu en allant payer l’addition. Posso prendere una talea da questa planta ?
mardi 7 octobre 2025
Samedi 20 septembre 2025. 23h10.
Par Xavier Houssin le mardi 7 octobre 2025, 19:33
Journée de flânerie dans Turin. Il était difficile de ne pas aller voir la Mole Antonelliana, cette énorme bâtisse XIXe surmontée d’un très haut dôme devenue (comme la tour Eiffel à Paris) le symbole de la ville. Au pied, on est écrasé par la masse de l’édifice. La flèche culmine à plus de 160 mètres. Nous n’y sommes pas montés. Rejoint le Pô. Sur les berges, face au monastère du Monte dei Capuccini nous nous sommes arrêtés un long moment en terrasse faire un peu de courrier en sirotant nos expressos. Cartes postales, petits mots. Sur l’eau, entre les ponts Umberto I et Vittorio Emanuele I, les équipes de la Sebago Rowing Cup, une régate d’aviron, s’entraînaient sur de longues périssoires. Nous avons traversé les jardins royaux, bu des spritz au Cynar, grignoté des tramezzini. Profité des derniers jours d’ouverture de l’exposition sur la Beauté dans l’art à la Sale Chiablese du Musée royal. Un itinéraire sensible à travers peintures, dessins, sculptures, objets, de l’époque classique au début de XXe siècle « de Botticelli à Mucha ». Dîner à la Pastificio Defilippis, fleurs de courgettes, tartare de langoustines, fritto misto alla piemontese, le tout arrosé d’un vin de la région des Langhes, un fontanafredda, cépage nebbiolo. On est bien, non ?
mardi 30 septembre 2025
Vendredi 19 septembre 2025. 23h40.
Par Xavier Houssin le mardi 30 septembre 2025, 19:16
Amélie m’a invité à dîner à la Taberna libraria, un bistrot à vins de la via Bogino. Vitello tonnato, agnolotti. Il faisait doux en terrasse. Nous avons bu un barbera d’asti. Une cuvée « Maggenga ». J’ai cru comprendre qu’il s’agissait en italien du nom botanique des graminées, des poacées. J’ai pensé aux toiles de Monet. A ce poème d’Emily Dickinson : To make a prairie it takes a clover and a bee. J’ai soufflé la bougie que le patron avait planté sur un petit gâteau apporté avec le café. Tanti auguri ! Je ne vais quand même pas bouder.
Vendredi 19 septembre 2025. 19h50.
Par Xavier Houssin le mardi 30 septembre 2025, 16:32
Visite au musée d’Histoire naturelle. À deux pas de l’hôtel. Il a rouvert il y a un an après un incendie qui l’a ravagé en 2013. L’ensemble des collections n’est pas encore entièrement visible, mais il y a une très belle galerie d’oiseaux, de reptiles, de mammifères et un intéressant cabinet de squelettes montés. Traversé un bout de la ville jusqu’au marché de Porta Palazzo. Gigantesque. Débordant. Nous y avons erré presque deux heures au milieu des étals. Maraîchers, fruitiers, bouchers, charcutiers, épiciers, fromagers, poissonniers. Envie de remplir des cabas, de pleins chariots de courses. Nous n'avons acheté que deux saucissons. Mais quand même. En marchant dans Turin, tracé droits, vastes places carrées, j’avais l’impression d’avancer dans un damier. Un échiquier plutôt, comme celui De l’autre côté du miroir. Mon pion blanc, mon Alice, c’est Amélie. Elle me guide, me précède. Elle joue et gagne en onze coups. Trop de monde, trop de murmures bruyants, dans la chapelle du Saint-Suaire. Pas moyen de se recueillir. Il y avait pourtant deux religieuses en adoration. Si ferventes, si sereines. En secret, je leur ai confié ma prière. Nous avons passé un très long moment au musée des Antiquités égyptiennes. Le deuxième plus grand au monde après celui du Caire. Je me suis souvenu de mon émotion, enfant, devant les sarcophages et les momies des collections d’Auguste Mariette exposés au musée de Boulogne-sur-Mer, sa ville natale. Mariette, un des pères de l’égyptologie, fut d’ailleurs le fondateur du musée du Caire. C’est la fascination là-bas pour tout un monde de tombeaux, de stèles, d’inscriptions, de statues qui va emporter sa vocation. Cette fascination, je la partage, sans savoir ni culture, juste dans la contemplation vertigeuse de ces âmes, de ce temps. Petite halte au café Al Bicerin, piazza della Consolata, pour boire, bien sûr, un bicerin, boisson typiquement turinoise, un mélange de café et de chocolat, recouvert de crème fouettée. Enfin, j’ai laissé Amélie y goûter. Pour ma part, j’ai commandé une autre grande spécialité turinoise : un vermouth.
dimanche 28 septembre 2025
Vendredi 19 septembre 2025. 8h40.
Par Xavier Houssin le dimanche 28 septembre 2025, 11:13
Je me réveille à Turin. La chambre d’hôtel est vaste, très lumineuse. Sa fenêtre s’ouvre sur un patio aux massifs d’impatiens, planté de pommiers à feuilles de prunus, de nandinas, d’hortensias à feuilles de chêne. Il fait grand beau. J’ai soixante-dix ans.
Jeudi 18 septembre 2025. 23h45.
Par Xavier Houssin le dimanche 28 septembre 2025, 11:13
Jusqu’à la dernière minute, nous avons pensé que nous ne pourrions pas partir. C’était la grève à la SNCF. Une de plus, et qui là risquait fort de faire dérailler notre projet d’escapade. Mais notre train a été maintenu. Nous avons déjeuné juste avant de partir au Quincy, ce restaurant de l’avenue Ledru-Rollin où j’avais envie d’aller depuis longtemps. Pieds paquets et saint-joseph. Arrivés à Turin à la nuit. Ouf, nous y sommes.
jeudi 25 septembre 2025
Mercredi 17 septembre 2025. 23h45.
Par Xavier Houssin le jeudi 25 septembre 2025, 17:11
Nous avons passé la soirée avec Virginie. Elle était à Paris pour voir sa mère et ses sœurs et nous a retrouvés rue Danville pour boire le champagne de mon anniversaire. Amélie avait réservé des places au Théâtre de la Porte Saint-Martin pour La petite boutique des horreurs, la comédie musicale, très visiblement culte, inspirée par le film de 1960 Little shop of horrors de Roger Corman. Public d’avance conquis et enthousiaste pour ce conte déjanté joyeusement gore. Un fleuriste se met à élever une plante carnivore qu’il commence patiemment à nourrir goutte à goutte avec son propre sang, avant que le végétal en grandissant ne devienne vorace de chair humaine. Volume sonore bien trop élevé pour qu’on entende les paroles des chansons. Dommage. Mais la plupart des spectateurs les connaissaient par cœur. La monstrueuse et ogresque dionée était une énorme marionnette, oeuvre de Carole Allemand dont nous avions admiré les fantastiques créations dans 20000 lieues sous les mers, dans ce même théâtre avec Gabrielle, il y a deux ans.
Mardi 16 septembre 2025. 18h50.
Par Xavier Houssin le jeudi 25 septembre 2025, 17:10
J’ai confié la chienne à Séverine. Lui ai raconté la mésaventure de la mort-aux-rats. Tout va bien. La prise de sang chez le vétérinaire n’a rien révélé d’anormal. Je pars retrouver Amélie à Paris demain. Elle m’offre un voyage à Turin pour mon saut de dizaine. Pour le précédent, elle m’avait emmené à Pise.
Mardi 9 septembre 2025. 16h20.
Par Xavier Houssin le jeudi 25 septembre 2025, 17:09
J’ai commandé quatre nouveaux plants de sauge à installer au pied du sapin, à côté de ceux récupérés il y a longtemps du potager des Fontenelles. Une sauge tricolore, une sauge pourpre, une sauge panachée dorée et une sauge cassis. Réaménagé aussi la cabane de jardin, posé des étagères, nettoyé, rangé. Balancé tout un tas d’outils dont je ne me suis jamais servi. Acheté un nouvel escabeau. Je m’agite. Je repousse l’essentiel. J’évite de me remettre à mon fichu livre. De reprendre mon projet, de mettre de l’ordre dans mes brouillons éphémères. Mais qu’est-ce donc qui à ce point m’empêche ?
Dimanche 7 septembre 2025. 19h00.
Par Xavier Houssin le jeudi 25 septembre 2025, 17:08
La Harpe a boulotté un sachet de mort-aux-rats. Il y a à nouveau des souris dans la resserre et j’avais dissimulé des appâts dans des recoins normalement inaccessibles à la chienne. Sauf qu’un de ces satanés rongeurs a dû en embarquer un (il faut croire que c’est drôlement appétissant) pour le grignoter quelque part à son aise. J’entendais La Harpe fourrager depuis un moment dans le petit bois pour le feu. Lorsque je suis allé voir, elle était en train de mastiquer consciencieusement, et avec un visible bonheur, un de ces chewing-gums empoisonnés. Je me suis battu pour lui faire recracher, battu pour lui rincer la bouche. Grognements féroces. Ça, elle n’était pas du tout du tout contente. J’ai appelé la vétérinaire de garde qui a été plutôt rassurante. Vous avez fait ce qu’il fallait. Il sera quand même nécessaire de vérifier si tout va bien avec une prise de sang dans quelques jours.
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