Mon père est né aujourd’hui. Il aurait cent-vingt-deux ans. Je me souviens que Jeanne Calment, la supercentenaire, était morte à cet âge-là à la fin des années 1990. Lui est parti à quatre-vingt-trois ans, devenu impotent après une attaque en 1980. J’ai oublié ses années de déchéance. Elles ont pourtant été terribles. À son enterrement, ma mère avait choisi une lecture du Livre de Job (2.6 à 8). L’Éternel dit à Satan : Voici je te le livre, seulement épargne sa vie./ Satan se retira de devant la face de l’Éternel. Puis il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la pointe du pied jusqu’au sommet de la tête./ Et Job prit un tesson pour se gratter et s’assit sur son fumier. Je voyais Mme Rosales en fin de matinée pour la lecture commentée de mes analyses. D’un côté, ça irait plutôt bien. Ça l’a d’ailleurs laissée un instant perplexe. Vous prenez quelque chose ? – Ben non, rien, à part ces fichus cachets. De l’autre, mes reins ont l’air de ne pas fonctionner très bien. D’où de nouvelles analyses à faire en novembre, un rendez-vous à prendre pour un doppler avant de consulter un nephrologue. Tiens, une spécialité qui manquait à ma panoplie d’égrotant. Claire et Emmanuel étaient à Paris pour deux jours. Ils logeaient chez Agnès et François, rue de la Tour. J’ai rejoint pour le déjeuner toute une tablée familiale puisqu’il y avait aussi Jérôme et les enfants, Marie, la sœur d’Agnès, sa fille Aurélie et ses petites-filles.