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lundi 20 septembre 2010

Lundi 20 septembre 2010. 21h10.

Amélie est partie épuisée. Mal dormi. Elle s’est enfoncée dans son fauteuil contre la vitre du train. Nous nous sommes appelés dès son arrivée à Paris. Vilaine journée. Je me suis souvenu de la phrase qu’employait Lewis Carroll pour jalonner les instants heureux, comme celui de sa rencontre avec Alice le 25 avril 1856. Je marque ce jour d’une pierre blanche… Mon aujourd’hui a été tout recouvert de suie. Je suis allé voir Jean-Luc à Donville, au presbytère. Resté longtemps avec lui. En le quittant, je suis descendu jusqu’à la plage de Bréville. Le sable fin et les oyats. La mer était turquoise. Sans rides.

Dimanche 19 septembre 2010. 23h15.

Voilà, j’ai cinquante-cinq ans. Reçu des coups de fil, des messages. Claire et Emmanuel, Marianne, Marion et Jérôme, Annabelle. Luc, qui est né le même jour et avec lequel j’échange chaque année des souhaits croisés. Va-t-on réussir à se voir un peu plus avant la fin de l’année ? Au téléphone, du Mexique, les petites m’ont chanté Las Mañanitas. C’est un temps compliqué qui s’ouvre. J’ai confiance malgré tout. Mon âge ? Je ne m’y fais pas. Mais ça ne sert à rien de le dire. Tout un chacun doit ressentir la même chose. Nous avions invité Georgette pour le déjeuner. Huîtres de Chausey, soufflé au crabe. Le muscadet venait d’un groupement de vignerons à Ancenis. Amélie, avant de partir pour l'Afrique, a passé une partie de sa petite enfance dans cette sous-préfecture des bords de Loire. Là et à Oudon, quelques kilomètres plus loin en descendant le fleuve. Georgette nous a accompagnés au potager. Elle est repartie avec de la ciboulette, quelques pommes de terre, un bouquet de capucines. Nous sommes allés voir la mer à la Croix Paquerey. Ramassé des pommes de pins pour le feu. Isabelle et Fabien sont venus prendre un verre. Le terrain derrière sa maison devrait finalement être vendu, mais au voisin d’à-côté. Les premiers acquéreurs n’ayant pas pu obtenir de la mairie d’aménager une ouverture sur le chemin. Je l’aurais bien acheté ce verger. Pommes, cerises, kiwis, groseilles. Nous y aurions planté nos légumes. Mais ce sont des « mètres carrés constructibles ». Et ça vaut une fortune…

Samedi 18 septembre 2010. 21h40.

Nous avons trouvé, au matin, les carreaux et les voilages des fenêtres du séjour envahis de petits coléoptères foncés, deux ou trois millimètres de long, de la forme d’une coccinelle. En les examinant à la loupe, on pouvait distinguer de petits dessins géométriques gris sur le pronotum et les élytres. Il s’agit d’anthrènes. Peut-être l’anthrène du bouillon blanc (anthrenus verbaci), mais, hélas, plus vraisemblablement l’anthrène des musées (anthrenus museorum) dont les larves se délectent des collections d’insectes et des animaux naturalisés. J’ai repéré, dans la boite des Uranies de Madagascar (Urania ripheus), une fine poussière rousse, témoin de leur présence. Aie. Tout cela n’est pas encore dramatique, mais il va falloir ressortir l’essence de mirbane avant que ces parasites trouvent l’endroit trop à leur goût et que les vrais dégâts arrivent. Travaillé. Amélie est allée au marché à Granville. Elle est revenue avec deux petits homards pour lesquels je me suis lancé dans une sauce américaine ou armoricaine, comme on veut. Je n’ai jamais bien su la différence. Il faut faire revenir dans un bon morceau de beurre de l’oignon et de l’échalotte, du persil, du coriandre. Quand cela a roussi à peine, on flambe au cognac. On ajoute une grosse louche de soupe d’étrilles, une rasade de vin blanc, deux gousses d’ail hachées, un boîte de pulpe de tomates. Sel, poivre. Piment de Cayenne (beaucoup). On laisse mijoter une bonne dizaine de minutes. Reste à lier hors du feu à la crème fraîche et à redonner un bouillon avant de servir. Ce n’était pas trop mal. Amélie a passé l’après-midi à Agon chez Emmanuelle et Dominique. J’ai continué de travailler.

samedi 18 septembre 2010

Vendredi 17 septembre 2010. 22h00.

Le marché à Sartilly. Quelques courses à Granville. Nous sommes passés voir Georgette. Elle va mieux. D’autant qu’Amélie est là…

Jeudi 16 septembre 2010. 23h50.

J’ai écrit pour Le Monde un papier sur Dernier train pour Buenos Aires de Hernán Ronsino. Il m’en reste beaucoup d’autres à rédiger. Et en même temps, je dois me remettre à cette dernière partie de mon livre sur laquelle, étrangement, je peine. Je crois que ces derniers mois, je n’ai jamais été aussi désorganisé. L’indécision est votre principal ennemi intérieur, m’avait dit Philippe quand je l’avais consulté en avril à Mexico. Je ne peux pas dire qu’il ait tort. J’ai été chercher Amélie à la gare. Elle est descendue la première du premier wagon. Nous avons bousculé notre hâte. Et puis, tout est à nous, à nouveau, maintenant. La saison est finie. Il n’y avait que moi sur le quai à attendre.

jeudi 16 septembre 2010

Mercredi 15 septembre 2010. 22h10.

L’enregistrement de Jeux d'épreuves aura lieu finalement le 24. J’ai pu partir à Carolles. Retrouvé le jardin humide, avec une herbe molle et épaisse, jonchée déjà des feuilles mortes du peuplier. Au courrier, ma convocation et l’ordonnance pour un prochain examen. Je suis passé voir Georgette. Pas vaillante. Une bronchite qui traîne. Elle s’était décidée ce matin à appeler le médecin. Je l’ai aidée à installer son appareil à inhalations. Je n’ai pas faim. Je suis allé chez Charuel acheter du riz au lait, des crèmes caramel. Je vais essayer de manger. Nous sommes restés un moment sans trop rien dire. Des nouvelles ? Dans le Nord, mon oncle Georges ne va pas très bien non plus. Quatre-vingt ans au début de l’an prochain. Ordonné prêtre en 1959, il a enseigné longtemps le grec et le latin. Il continue de dire ses messes à la paroisse et au couvent des bénédictines. Je l’ai vu la dernière fois comme il célébrait celle de l’enterrement de ma tante Agnès. Ma mère était sa marraine. On s’écrit peu. En fait, il me répond… Je lui dois, de l’avoir regardé faire, le goût des livres, de la botanique. Je lui dois ce que j’ai de patience, de piété et de confiance. Je suis rentré par la Mazurie, sous la bruine.

mercredi 15 septembre 2010

Mardi 14 septembre 2010. 22h20.

A cause de la journée de grève du 23, l’enregistrement du prochain Jeux d’épreuves risque d’être avancé à vendredi matin. Voilà qui n’arrange pas mes affaires... J’aurai encore plus de mal à travailler si je reste à Paris. Et j’en ai fait la démonstration toute la journée. Bricolé des bouts de texte, commencé, laissé en plan des notes, des lectures. Tout brouillonné, tout emmêlé… J’ai été chercher Amélie place Paul-Painlevé. Nous sommes allés prendre un verre au J’Go. Restaurant plein. Christophe est venu bavarder un peu avec nous. La rentrée, le Houellebecq... Qu’est-ce que vous me conseillez, tous les deux ?

mardi 14 septembre 2010

Lundi 13 septembre 2010. 23h50.

Au moment de m’installer dans le train, je me suis aperçu que je n’avais pas emporté mon cable d’ordinateur. Compliqué de travailler. La contrôleuse a annulé mon billet. J’ai repris le chemin de la rue Danville. Mécontent. J’ai appelé Dany. Nous avons déjeuné ensemble. Ca fait tellement de temps. J'ai cru qu'on n'allait pas se reconnaître... Retrouvé Amélie au Select pour un café avec Lucie avant son retour à Bruxelles. Gaché mon après-midi en inquiétudes. Au soir, Marion et Jérôme sont venus dîner à la maison. Le repas du marché d’Amboise. Bu du vin de Touraine et du côtes-de-brouilly. C’était bien qu’ils soient là. Soirée du tout et rien, du plaisir d’être ensemble. Je les ai raccompagnés jusqu’à la station de taxi, place Denfert. J’ai attendu que leur voiture démarre. Un signe aux « petits ». Je deviens vieux décidemment. Quel âge ils ont ces deux-là ? Trente-deux, trente-trois ans…

Dimanche 12 septembre 2010. 23h00.

Nous qui avions prévu de rentrer vite à Paris, nous avons étiré la journée plus loin qu’on l’aurait cru. Marché à Amboise, d’abord, sur le bord de la Loire. Les pêches de vigne, les fromages de chèvre, les rillons, les rillettes. Le panier acheté pour l’occasion débordait. Je n’étais pas venu ici depuis si longtemps. J’allais souvent à ce marché le dimanche avec Christian, le parrain de Marie. Il avait acheté une minuscule maison à la Croix-en-Touraine au début des années 1980. J’avais découvert la région à la fin de mon adolescence grâce au père de Pierre qui y achetait du vin. Vouvray, bourgueil, chinon. Nous avions fait tout un périple. Une longue route en détours. Je me rappelle avoir été saisi par la douceur changeante des paysages. Tant de quiétude qui m’enveloppait d’un coup. Ca m'est resté. Quand j’ai lu, plus tard, Le lys dans la vallée (Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine…) j’ai repensé à ce premier voyage. J’avais eu avant même de partir l’envie d’y revenir. Et j’y suis revenu, dans des hasards, des rencontres. Mais cette maison de Christian a été pour moi un havre. Christian est mort en 1990. Tout a été vendu. Nous y sommes passés. J'ai retrouvé le chemin. Les nouveaux propriétaires ont arraché la vigne et les pivoines. Recouvert le jardin de gravier. Il n’y a rien à en dire. Le petit village a changé. En bien... Aménagements dicrets. Les maisons refaites en tuffeau. De sobres lanternes au coin des rues. Comme quoi (je repensais à Carolles), le laid et le banal ne sont pas inéluctables. Au parc de la mairie se tenait une fête champêtre. Nous y avons acheté du vin. Le même que je buvais alors… Comme à chaque fois, Amélie me rend le passé sans nostalgie, ni peine, comme essuyé. Doucement. Elle m’a invité à déjeuner à l’auberge du coin. Coq au vin et gamay de Touraine. Nous sommes revenus par Chaumont et le Festival des jardins. Oubliée l’averse de fin de matinée. Le ciel avait viré grand bleu. Un détour par Chambord, vu de loin. Nous avons rendu sa voiture à Noëlle. Son nouvel appartement, près de la mairie du XVe, est douillet. Il lui ressemble. Tableaux de Jacques Simon aux murs, les livres entassés, le panier à tricot. Ici, je me sens bien. Maintenant...

Dimanche 12 septembre 2010. 1h20.

Mariage de Maureen et Thibaud à Souvigné. Noëlle nous avait prêté sa voiture. L’autoroute, la Loire d’Amboise à Tours et encore une quarantaine de kilomètres. Nous avons quitté Paris plus tard que prévu et sommes arrivés juste, juste, mais juste..., pour la cérémonie. Même pas le temps de se changer. Ca n’avait visiblement pas grande importance. Le tout était d’être là. Un bout d’après-midi dans leur jardin. Le dîner à la salle des fêtes du village. Nous ne connaissions pas grand monde. A vrai dire, personne. Mais là non plus, ça n’avait guère d’importance. Car, au milieu des rires de noces et des propos de table, Maureen et Thibaud rayonnaient d’émotion et de bonheur.

Samedi 11 septembre 2010. 10h00.

J’avais promis à certains de ne plus rien écrire d’eux, même leur nom, dans ce journal. Je me suis fait, gentillement, rappeler à l’ordre. D’eux, je ne ne me suis laissé à dire guère plus que des rencontres, des émotions très simples. D’accord, c’est encore trop. Pourtant… J’ai pensé à cette phrase du tout début de La dame aux camélias de Dumas fils : Je me contente de raconter.

Vendredi 10 septembre 2010. 23h50.

J’ai écrit ma chronique pour Next. Je suis en retard sur tous mes autres papiers. Fait un peu de courrier. Impossible de me remettre au livre. Nous étions invités à l’anniversaire de Nadine. Soixante ans ? Elle avait organisé tout un buffet chez elle, rue Séguier. Les tables installées dans la cour pavée le grand tilleul, les façades XVIIe : on se serait cru dans un décor de film des années soixante. Pas n'importe lequel. J’ai repensé à cette scène du Feu follet où Jeanne Moreau et Maurice Ronet cheminent, après avoir passé un porche, dans une étrange friche vers le Temple de l’amitié. Fronton classique, colonnes doriques. Natalie Barney a habité longtemps cet endroit étrange. Je n’ai jamais vu « en vrai ». Il se trouve au fond d’un dédale d’immeubles au 18 ou au 20 rue Jacob. Il faudrait connaître quelqu’un. Mais je ne connais personne. Revu Laurence et son père, Jean-Paul. Appelle-moi, promis?, quand tu es à Paris… Bavardé avec Marie-Caroline, avec Christine. Longtemps avec Nathalie. Nous sommes restés jusque tard dans la nuit tombée, éclairés par les intermitences de la minuterie. A qui le tour de rallumer ? Embrassé Nadine. Comme on l'aime. Vraiment.

samedi 11 septembre 2010

Jeudi 9 septembre 2010. 23h10.

J’ai maintenant (ça va vite…) tous les médecins qu’il faut. Des en …ogue, des en …iste. Visite ce matin chez l’un d’eux. Gentil. Nous avons parlé de Carolles et de Jullouville. Nouvel examen à la fin du mois. Cinquante pour cents de chance, enfin, pardon, de risque… Amélie m’a emmené déjeuner rue Thénard. J’ai traîné pour rentrer. Luxembourg sous le soleil. Toujours pas travaillé. Nous étions invités pour la signature du dernier livre de Fabienne, Corps, à la Librairie de Michèle Ignazi dans le IVe. J’y ai retrouvé les auteurs de Buchet que j’aime bien. Ceux, j’allais dire, de ma génération. Ceux avec qui je reste en connivence, en affection : Mercedes, Philippe, Bernard… Il y avait un pot organisé à l’étage d’un restaurant italien de la rue François-Miron. Vin blanc du piémont et mortadelle. Bavardé longtemps avec Marie-Jeanne, Pascale. Rentrés en bus. Fatigués. Contents. J’ai pensé au titre de Cesbron : Il est plus tard que tu ne penses. Rien à voir…

Mercredi 8 septembre 2010. 22h30.

Il est tombé des cordes toute la nuit. Une pluie bruyante et saccadée. Dans un demi-sommeil, j’ai cru un moment qu’il s’agissait d’une sarabande de loirs dans le grenier. Je crois que nous en avons quelques uns installés là-haut. Parti dans l’après-midi. Le rituel de fermeture de la maison. Je suis passé chez Mme Bassard. Je serai de retour lundi. Sandrine, sa petite-fille, trente ans, à peine plus, désherbait au jardin. Elle part aux USA pour trois mois. L’Education nationale a mis fin à son contrat de prof d’horticulture. Tout le monde la regrette au lycée où elle enseignait. Elle aurait bien continué. Ce n’est pas possible. Pourquoi ? Encore une fois parce que « c’est comme ça ». Contrats précaires. Elle ne sait pas bien ce qu’elle va faire. Quelque chose là-bas, peut-être... Amélie m’attendait à Montparnasse. Un verre chez Péret. Tu as bien travaillé ?

mercredi 8 septembre 2010

Mardi 7 septembre 2010. 22h20.

J’ai écrit un petit papier pour Le Monde sur le premier, et court, roman de Jean Bernard-Maugiron, Du plomb dans le cassetin. Un texte de fond (comme il existe des coureurs de fond…) sur la solitude. Le texte prend son décor, essentiel, dans le prépresse d’un quotidien régional. J’ai repensé à Alain, le chef de fabrication de Point de Vue avec lequel je m’entendais si bien et que j’ai perdu de vue sur une succession de malentendus et de silences, quelque temps après nos licenciements. Cela ne se rattrapera pas, j’en ai peur. Je vais lui envoyer ce petit livre. J’ai gardé son adresse en Bretagne. Je pense qu’il aimera. J’ai travaillé. Repris mon texte. Reste maintenant à tenir jusqu’au bout.

mardi 7 septembre 2010

Lundi 6 septembre 2010. 23h00.

Sur le quai de la gare, Amélie m’a demandé si j’irai voir la mer en rentrant. Il y a à peine deux semaines, le jour se levait le temps du chemin vers la maison. Maintenant nous partons chacun de notre côté dans la nuit noire. La mer. Nous étions ensemble dimanche sur la plage. L’eau étalait de longues nappes émeraude, cobalt et marine. Regarde ! Pas très loin du rivage, nous avions aperçu deux grands dauphins. Aujourd’hui, il a plu presque sans arrêt. Des gouttes larges et lourdes entraînant au sol les figues et les pommes. J’ai ramassé ce que j’ai pu. Journée brouillon, entre relectures, griffonnages. Et un peu de courrier...

lundi 6 septembre 2010

Dimanche 5 septembre 2010. 22h20.

L’herbe a poussé au potager. J’ai passé la tondeuse dans les allées. Amélie a ramassé les derniers haricots. Embarqué un plein panier de légumes pour Paris. Elle rentre demain. Mon livre. Les papiers. Je vais rester deux ou trois jours pour essayer d'avancer.

Samedi 4 septembre 2010. 21h10.

Marché à Granville. Matinée lente. Déjeuner tardif. Je n’arrive pas à me remettre au travail. Il faut pourtant. Nous avons passé de longues heures aux Fontenelles. Le voisin, pendant ses travaux, avait démoli tout un muret. Vous voulez les pierres ? J’ai passé plusieurs heures à trier le granit des gravats. Entassé les blocs les uns sur les autres dans un coin du jardin. Pour en faire quoi ? Du si beau granit d’ici. On ne va pas laisser jeter ça…

Vendredi 3 septembre 2010. 22h40.

Examen à l’hôpital ce matin. Ca va, m’a-t-on dit. Mais il faut prendre un autre rendez-vous. Ca va ? Je me fais l’effet d’être ce personnage qui fait une chute vertigineuse et qui répète sans cesse : « Pour le moment ça va… Pour le moment ça va… ». Arrivée à Granville sous un ciel tout bleu. On va se baigner ? Norbert est passé à la maison, rejoint un peu plus tard par Annick. J’ai une bonne nouvelle pour vous ! Le mois dernier, nous lui avions fait part de notre désir d’acheter un petit terrain dans le bourg pour installer notre potager. Nous voudrions bien planter quelques arbres fruitiers « à demeure ». Les propriétaires des Fontenelles n’ont pas l’air décidés de nous céder l’endroit dans un futur proche. Quand bien même. J’ai peur que ce ne soit pas dans nos moyens. Norbert nous avait déniché quelques arpents sans autre loyer que d’entretenir une petite pelouse. Ce n’est pas ce que nous cherchons... Mais il avait l’air tellement content que je n’ai pas osé le détromper.

Jeudi 2 septembre 2010. 23h55.

Rentrée à Jeux d’Epreuves. Il y avait là Cécile Guilbert, Nelly Kaprièlian, Alexis Lacroix. Gros morceau de l’émission : La carte et le territoire de Michel Houellebecq. Tous y sont allés de leur éloge. Fondé, d’ailleurs… Mais j’ai personnellement du mal. Quand même. Tout le battage, et avant même que le roman soit sorti, m’avait mis dans une position de retrait un peu bizarre. Pour le lire, il me semblait qu’il fallait qu’on finisse d’en causer. Le roman (brillant, intelligent, bien sûr) est à ce point ancré dans le contemporain qu’on ne peut pas y échapper. On se trouve toujours en pays de connaissance, que cela plaise ou pas. Voilà ce qui me gène. En littérature, j’éprouve souvent le besoin de regarder autre part. Il restait peu de temps pour parler de Sympathie pour le fantôme, de Michaël Ferrier ou de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Énard. Dommage vraiment pour ce dernier livre. Envahissant d'images et de sensations. Chargé. Puissant. Je présentais On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux de Robert Bober chez POL. Un long titre venu d’un des poèmes carrés de La lucarne ovale de Reverdy pour cette quête des origines de coïncidences en hasards nécessaires. Comme on passe à gué une rivière, les pieds mal assurés. J’ai retrouvé Amélie chez Péret. Nous étions attendus à dîner chez Françoise-Marie et Delphine dans le Marais. On s’aime bien, je crois. Je les aime bien, chacune et ensemble. Mais je me sens toujours en passage de frontières. En apprentissage de relation comme on s’essaye à une langue étrangère. Ca dure avec moi. Fait la connaissance aussi là-bas d’Olivier (j’étais content que mon petit papier sur son Labyrinthe du traducteur ait fini par passer dans Le Monde cet été…) et de Zoé, sa femme qui enseigne la littérature comparée à l’université de Saint-Étienne. Colin-maillard des rencontres.

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