Déjeuner chez Gillian et Patrice à Dragey. Loin du bourg, vers la belle église romane isolée. Nous avons retrouvé Françoise, Jean-Pierre, Noëlle et Pierre. Fait la connaissance aussi de Béatrice que Patrice avait eue autrefois comme étudiante. Et qui était accompagnée de son père... La table était mise au jardin. Un enclos planté de jeunes arbres et jusqu’au loin, une prairie s’enfonçant dans le creux d’une rivière. Horizon sur les champs. Leur maison, un ancien pressoir, se trouve encore en travaux. Chaque détail y est réfléchi et soigné. On sent, malgré le chantier des enduits, des menuiseries, que l’endroit est déjà profondément habité. Nous avons passé un moment agréable à partager le gigot cuit rosé, le bordeaux et les reines-claude du prunier. A tirer des bords de conversation. Mais je garde pourtant le sentiment, dans ces circonstances, qu’il y a trop de monde. Toujours trop de monde. J’ai cette impression de courir après la connaissance des gens. Quoi… Une intuition, une sensation, un souvenir évoqué. Frustration paradoxale des échanges. On ne s'entend pas. Il faut du temps avant de commencer à espérer se connaître. Nous sommes partis dans l’après-midi déjà bien avancée. Je ne me sentais pas de me remettre au livre. Amélie avait prévu d’aller le lendemain récupérer un lot de chaises que nous avions dénichées au nord du département. Nous avons décidé d’aller les chercher. Coutances, Lessay, Valognes. Sur le chemin du retour, nous avons longé la côte. Passé le cap de Flamanville, puis l’anse de Sciotot, le cap du Rozel, celui de Carteret. Nous nous sommes arrêtés à Portbail pour voir le soleil se coucher.