J’ai reçu l’autre jour un très gentil message de Jean-Marc Graziani pour me remercier du papier dans Le Monde. Quelques lignes de courriel. Dimanche, c’était Marie-Hélène qui m’envoyait un court « texto » en réponse du petit mot de félicitations que je lui avait adressé après le Renaudot. Bon. Il faudra m’expliquer un jour pourquoi aujourd’hui les écrivains ne sont plus capables, en dehors des dédicaces de page de garde, d’écrire trois lignes à la main sur une feuille de papier, de la glisser dans une enveloppe et de poster le tout (timbré, bien sûr). Parce que les autres, je me suis fait une raison. Mais les écrivains… Ils ne savent plus tracer une ligne avec un stylo ? Et encore, je parle des « autres », mais mes nièces, pour n'évoquer qu’elles, m’envoient des lettres. Elles savent bien que le courrier est un moyen de communication sensible. Les écrivains semblent maintenant l’avoir oublié. On ne va pas dresser la liste, mais ils sont bien rares ceux avec qui il est possible se nouer ne serait-ce que l’ébauche de ce précieux échange. Je l’ai tant éprouvé avec certains, si proches, tellement proches pourtant. Vieux jeu ? Sans doute. Les échanges électroniques ne nourriront probablement pas des volumes de correspondance. Mais qui s’en soucie ?