J'ai été touché par le livre d’Anne Vallaeys, moins par le récit en lui-même de sa longue marche le long de l’ancienne carraire des Arlésiens, la routo, que suivaient autrefois les bergers et leurs troupeaux pour rejoindre les alpages (quelques 380 kilomètres de périple entre Arles et le vallon du Laverq dans les Alpes de Haute-Provence) que par la manière dont elle l’éclaire, pas à pas, par la présence quotidienne de Michel Darluc, le naturaliste du XVIIIe, dont elle a glissé dans son sac l’Histoire naturelle de la Provence. Je connaissais le nom de Darluc pour l’avoir pioché au hasard dans Jean-Henri Fabre et avoir lu, en marge de Bernardin de Saint-Pierre quelques lignes sur le jardin botanique d’Aix-en-Provence qu’il avait créé. Fascinant personnage, érudit, touche-à-tout, et poète à ses heures, qui composa, aveugle à la fin de sa vie, ce grand ouvrage de ses pérégrinations attentives à travers la Provence. Encore un doux fantôme littéraire. Le Sander’s white au-dessus du portique est somptueux. Il est le dernier à fleurir au jardin. Après il n’y aura plus, presque au hasard, que quelques éclosions timides. Je l’avais planté tout au début des années 2000 avec une clématite à petites fleurs rouges dont j’ai oublié le nom et qui a disparu. Il est allé au-delà de toutes mes espérances. Pendant trois (courtes) semaines, ce rosier est une merveille. Jean-Pascal est venu dîner avec Agathe. Il a hâte de s’installer ici pour l’été. Début juillet peut-être.