J’ai reçu un message d’Eléonore Pétillot, la jeune femme qui a créé le chenil « libre » où j’ai déjà confié La Harpe trois ou quatre fois. Il règne là-bas une joyeuse atmosphère de colonie de vacances. Mais l’Arche de Léo est bien plus qu’une pension animale hors du commun. C’est une ferme-refuge pour les bêtes abandonnées, maltraitées, en attente d’adoption. Et il se trouve de tout là-bas : des chiens et des chats bien sûr, mais aussi des chevaux, des moutons, des chèvres, des poules et des canards. J’en passe. Un petit miracle de coexistence. L’endroit est en péril. Un enquêteur de la Direction départementale des services vétérinaires, nouvellement nommé et obsessionnel de la réglementation, menace de le faire fermer dans moins d’un mois (il y a aussi une amende conséquente à la clé) si les clôtures tout autour ne sont pas dressées à deux mètres, et si n’est pas aménagé, dans le même délai, un espace exclusivement dédié aux chiens, avec un sol bétonné en pente, des murs isolés, lavables et désinfectables, une évacuation, une ventilation... Plus des pinailleries diverses. Et Eléonore Pétillot d’appeler au secours, car le montant des travaux (sans avoir recours à une entreprise) avoisine les 10 000 €. Elle a lancé une cagnotte à laquelle j’ai participé du mieux que j’ai pu. Son Arche ne mérite pas ce cauchemar bureaucratique. J’espère qu’elle va s’en sortir vite, et au mieux. Raphaëlle m’a commandé un papier sur le livre de Christophe Paviot, Traversée dans la région du cœur. Ca parle de cette peur de tout perdre qui saisit à la naissance d’un enfant et dont ne se défait jamais. Je m’en souviens. J’avais tenté de l’exorciser dans La ballade de Lola. Je ne l’ai pas perdue.