Jean-Pascal est venu m’apporter mes seize volumes du Cours de littérature de La Harpe. Une merveille. Je les ai empilés sur le guéridon. Je ne sais pas encore où les ranger. Il faut que je bouleverse ma bibliothèque. Préparé la rencontre de demain avec Pierre Péju. Dans La vie courante, qu’il a publié chez Nadeau en 1996, il y ce petit paragraphe, dans le dernier des trois courts textes d’un chapitre qui s’appelle « Le cristal des instants » (comment ne pas penser à son cristal du temps de Reconnaissance ?) : Mais comme tant d’autres lieux de la carte mentale, ce lac n’a jamais existé que dans un texte : ce texte. Pourtant je sais bien que ma mésaventure n’est pas un rêve et que des personnes réelles, des personnes vivantes peuvent en témoigner. Mais qu’importe ? Quelle différence ? « Car notre passé, qu’est-il d’autre qu’une suite de rêves ? Quelle différence y a-t-il entre se rappeler les rêves et se rappeler le passé ? Et c’est la fonction que remplit le livre. ». La dernière phrase, posée comme une citation, si elle n’est pas de lui, pourrait être de Borges...