Déjeuner « à l’espagnole » avec Pierre Péju (son train comme celui de la plupart des auteurs que nous accueillons arrive à Granville à 14h00). Temps un peu gris. Je l’ai emmené ensuite faire un tour à Saint-Léonard voir le Mont depuis l’herbu. Ca devient la promenade rituelle de ces samedis-là. Au débouché de Carolles, en haut des Châtelliers, on découvre vite la vue sur la Baie depuis les falaises de Champeaux, puis descente à Saint-Jean-le-Thomas par la route des Murettes, Genêts, en suivant la route du Bec-d’Andaine et enfin Saint-Léonard. L’endroit est surprenant de calme, de silence. Nous avons à peine échangé deux phrases tant tout ce paysage appelle au recueillement. Le soleil tombait doucement. Nous sommes arrivés juste à l’heure pour la rencontre. Vagabondages dans son œuvre. J’ai essayé de rapprocher ses livres bord à bord, histoires de mémoire et d’enfance, petites boucles des hasards et des coïncidences, réécritures du temps. Je lui ai fait parler un peu (pas assez) de E.T.A. Hoffmann et de cette unheimliche qu’il a tellement fait sienne, de sa vocation d’écrivain, de ses nombreux voyages. Comme il nous avait confié à midi qu’il préparait avec sa femme un grand voyage au Japon, Amélie a eu l’idée de d’inviter pour le dîner, Marie-Claire et Teiji, son mari. Teiji est japonais, traducteur auprès des tribunaux, spécialiste aussi des contrats d’affaire. Un expert en la matière. Et infiniment gentil, chaleureux. La conversation a roulé principalement, c’était prévu, sur le Japon. Marie-Claire et Teiji ont lui donné une foule d’explications, de renseignements pratiques. Pierre Péju était ravi. Nous sommes revenus aussi un bon moment sur Carolles, sur le bourg d’origine, et la mer, et la campagne alentour. Marie-Claire est la fille de Jean Rebel qui tenait, des années 1930 au début des années 1970, une boutique de photographe dans la rue principale du village. Il éditait ses cartes postales. Précieuses images. Après sa disparition, tout a été malheureusement dispersé.