Marché à Jullouville. Déjeuner sous le sapin. Amélie est allée s’occuper du potager. Les pluies de la fin de la semaine dernière et le beau temps des jours derniers ont fait verdir tout un tapis d’adventices. Je suis resté à la maison pour préparer la rencontre de demain avec Jean-Philippe Blondel. Je ne sais plus quand nous nous sommes vus la dernière fois. Cinq ans ? Six ans ? Davantage ? Après le Festival du premier roman de Chambéry en 2004 (il venait de publier Accès direct à la plage, moi, La ballade de Lola), nous avions fait quelques débats ensemble. Puis nous nous étions retrouvés un peu au hasard de ses visites à Paris. Son boulot de prof à Troyes ne lui laisse pas beaucoup de disponibilité. Il ne venait pas souvent, il ne vient presque plus. Il publie beaucoup Jean-Philippe. Plus de vingt romans en une petite dizaine d’années. Dont cinq ou six titres pour les adolescents chez Actes Sud. J’ai regardé ce que j’avais sous la main : Accès direct à la plage, Juke box, Un minuscule inventaire, Passage du gué. Plus tous ses textes chez Buchet, dont le tout dernier, Un hiver à Paris. J’ai pensé qu’il écrivait toujours avec légèreté même quand il s’agissait de sujets graves et qu’il restait grave lorsqu’il il abordait des situations légères. Je crois que je vais garder la formule pour la rencontre… Je suis allé chercher Amélie. Trop mal au dos pour l’aider à arroser. Je l’ai accompagnée faire son « longe-côte ». La mer remontait depuis un moment. Des petites vagues saccadées. Je marchais sur la grève en la regardant avancer au soleil descendant.