J’ai raccompagné de bonne heure Jean-Philippe à la gare. Il avait promis à ses filles de rentrer vite pour la fête de la Musique… et celle des pères. Nous nous sommes embrassés. On ne va pas se revoir de sitôt. Je le pressens. Même s’il a envie de revenir en famille. C’est tellement beau ici. Nous avons déménagé toutes les affaires de la cuisine dans la pièce principale. Le menuisier vient lundi y poser du parquet. Enfin du parquet… Il a fallu renoncer au bois. Les lattes, trop épaisses, nous auraient obligé à défoncer le carrelage. Nous nous sommes rabattus sur du synthétique. J’ai un peu peur du résultat, même si on nous a assurés que ce serait bien. De toute façon, ce ne pourra pas être plus laid que les vilains carreaux, vaguement marron, des années 1970, qui recouvraient le sol. Les deux voitures étant chez le garagiste, Jean-Pascal nous a gentiment accompagnés à la gare. Vers Argentan, le train a stoppé pour une histoire d’incendie sur les voies. Deux heures de retard. J’en ai profité pour rédiger un court papier sur le livre très doux de Valère Staraselski, Les toits d’innsbruck, au Cherche midi. Retrouvé Paris sans plaisir. Pire. La rue Daguerre était assourdissante d’orchestres de rues, grouillait de badauds bruyants. J’avais oublié la fête de la Musique. Nous nous sommes calfeutrés dans l’appartement. Un bip sur mon téléphone : j’avais reçu un petit message de Marie. Pour la fête des pères.