J’ai du mal à reprendre le fil. Les jours de la semaine m’ont fait un écheveau embrouillé. Un déjeuner avec Pascale chez Wadja. Un autre au Select avec Juliette que je n’avais pas revue depuis son arrivée chez Grasset l’été dernier. Une journée passée avec Nicole chez Caractères au moment où paraît notre troisième tome des Œuvres complètes de Bruno Durocher. Un aller et retour dans le XVIe chez Sylvie pour signer je ne sais plus quel document pour être payé de mon dossier de presse du Festival du livre de Nice (je n’ai toujours rien touché d’ailleurs pour celui de Nîmes rédigé en décembre…). Plus une dernière liste de titres à proposer pour Le Monde des Livres. Côté Next, ça ne va pas fort. Je ne vais pas publier grand chose dans le numéro de juin à paraître ce week-end. Juste te dire que la place manque pour ta chronique ce mois-ci, m’a écrit Isabelle fin mai après m’avoir quand même commandé deux petites critiques. Mais peut-être que l'on en prendra une seule. Don't Worry… Je racontais mes déboires à Alain Hervé que j’ai enfin réussi à voir après qu’on aie cherché vainement à se rencontrer au moment de la parution de Promesse d’îles chez Arthaud début 2014. J’avais fait un papier à l’époque sur ce recueil de récits à travers le monde à la découverte des îles de sa vie. Une quarantaine de destinations magiques éparpillée aux points cardinaux. Avec comme point de départ Chausey, l’archipel de son enfance. Alain Hervé est écrivain, poète, journaliste engagé pour la préservation de la planète (Il est à l’origine des Amis de La terre en 1970 et continue de diriger Le Sauvage, premier mensuel français consacré à l’écologie politique), mais aussi navigateur, jardinier extravagant (il a créé l’association Fous de palmiers). Il garde en dépit de tout la conviction que le Paradis existe. Sur Terre. Nous sommes étrangement liés par des affinités communes, des auteurs, des lieux, d’autres hasards. Du temps où j’étais à Point de Vue, j’avais fait travailler sa sœur Marie-Noëlle. Elle se meurt aujourd’hui d’un cancer aux poumons à Granville. Nous avons déjeuné dans un restaurant asiatique du boulevard de Vaugirard avant qu’il ne prenne son train à Montparnasse pour aller la voir. A bientôt ? - J’espère. Je partais à mon tour deux heures plus tard. Amélie m’a rejoint à la gare. Il faisait beau et clair quand nous sommes arrivés. A Carolles, le jardin embaumait les roses. Doux miracle des soirées de juin.