Le potager est une vaste jachère. Mes graines de haricots n’ont pas levé. Les carrés disparaissent sous des vagues de renouée, de mouron et de chénopode. Amélie s’est mise au travail. Elle a dégagé les potirons, les salades et les menthes. J’ai tondu. Je passerai la motobineuse la semaine prochaine. J’ai encore le temps pour les plantations et les semis d’automne. Je vais tenter l’ail et l’oignon, les petits pois, les fèves. Les propriétaires de ce bout de terrain consentiront-ils un jour à nous le céder ? J’y installerais bien un jour mes « arbres littéraires ». Les érables sycomores de Lamartine et de Jerome K. Jerome, le cyprès de la maison d’Edmond Rostand, ceux de la tombe de Shelley à Rome, les ifs de Mistral… Déjeuner de fruits de mer : langoustines, étrilles, bouquets et palourdes du marché de Granville. J’avais des huîtres de celui de Carolles, jeudi. J’y avais pris aussi un petit gigot de pré-salé. Jean-Pascal devait venir le partager avec nous le soir. Il a finalement rejoint Martine et Agathe à Caen. Tant pis, nous le mangerons sans toi.