J’ai fait un petit mot à Agathe. Son lapin d’appartement est mort à la fin de la semaine dernière. Ils l’ont enterré lundi dans leur jardin d’Epron. Jean-Pascal au téléphone m’a dit qu’elle avait eu vraiment un très gros chagrin. Je comprends. La mort d’un lapin ? L’an dernier au collège d’Orgerus où j’intervenais dans une classe de troisième, une gamine m’avait lu les larmes aux yeux le texte qu’elle avait écrit sur celle de son cochon d’Inde. Je devais avoir le même âge quand j’avais découvert de retour de vacances la tombe encore fraîche de mon chien Micky. C’est déchirant de sentir son enfance échapper et d’entrer ainsi dans le temps des souvenirs. Agathe en aura des tristes et des joyeux. Je lui souhaite qu’ils soient toujours beaux. Visite à Georgette. Elle était assise dans sa cuisine à guetter les oiseaux. Il n’en vient presque plus. Ni mésanges, ni pinsons. Les gros les chassent. C’est qu’elle a des choucas qui nichent tout près. Et sur le toit d’en face de lourds ramiers guettant le moindre bout de pain qu’elle jette. A la maison aussi en ce moment les petits passereaux cèdent la place. Plusieurs couples de merles nichent dans les haies. J’ai des geais accrochés aux mangeoires et même un grand corbeau (corvus corax) qui les dévaste. Il fait place nette. Je le reconnais à son moignon de patte qu’il traîne comme il peut. J’ai fait du bouillon de poule. Tu en veux ? Je me suis servi un verre de vin blanc.