Il a plu toute la matinée. De grosses gouttes plates qui ont creusé des flaques un peu partout dans la cour. Cela fait une semaine que j’aurais dû appeler Perigault à Angey pour le gravier. C’est le même que chez les Vasseur, route de la Croix-Paquerey. Un très fin gravier blond fait de minuscules éclats de granit. Je suis dépêché sous la pluie pour aller à la permanence infirmière. J’ai des analyses à faire pour un rendez-vous début juin à l’hôpital. C’est Isabelle qui était là. Nous avons bavardé du temps. Difficile d’échapper au sujet. Dehors, ça n’arrêtait pas. Vos résultats à partir de demain à la pharmacie de Jullouville. Sinon, vous allez bien ? Je suis repassé à la maison chercher le petit théâtre de marionnettes que j’ai fini de peindre hier (il faisait soleil…) pour le porter chez Virginie, la tapissière. Elle va m’installer des tringles et des rideaux. Rouge, bien sûr, pour le rideau de scène, noir, à pans, pour celui du fond. C’est Thierry Giffard qui l’a fabriqué. J’ai déjà les marionnettes. Je m’étais mis cette idée en tête depuis un moment. Camille, Victoria et Valentine seront à Carolles pour quelques jours au début de l’été. Et puis, il y aura Gabrielle. Et qui sait ?, bientôt, Apolline, ma filleule. Je suis passé voir Georgette. Hier soir, je la dérangeais. Elle regardait un documentaire sur les années 1930 à la télévision. Aujourd’hui, elle m’attendait plutôt. Elle est lasse. Fatiguée. Le printemps humide et froid y est pour beaucoup. Du coup, là aussi, la conversation a tourné autour de la météo. Et c’est bientôt la Saint-Médard ! Nous nous sommes récité le dicton : Quand il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard. A moins que saint Barnabé, ne lui coupe l’herbe sous le pied. La fête problématique tombe le 8 juin. Je devrais être à Paris à ce moment-là. J’ai déjeuné rapidement. Passé l’après-midi à relire Wakolda de Lucía Puenzo et à prendre des notes pour le papier. Florence me l’a « commandé » de manière un peu évasive. Il vaut mieux que je l’écrive afin de forcer un peu les choses. Comme toujours avec Puenzo, le livre est très troublant, très en lisière. Inquiétant même. Dans l’Argentine des années 1960, elle fait se rencontrer Josef Mengele en fuite avec une très jeune fille et sa famille. Mon exercice ne s’annonce pas simple. Je rédigerai demain.