Nous avons pris le premier train. Norbert nous attendait au bout du quai à Granville. Amélie l’avait appelé hier. Tu sais que nous sommes sans voiture… - Enfin, bien sûr que je peux venir vous chercher ! Il nous a même arrêtés au marché de Jullouville le temps de nos courses de déjeuner. Déballé les affaires, ouvert le courrier. Passés voir Georgette. Elle avait sorti les verres et les biscuits salés. Je n’étais pas bien sûre, pourtant je me disais bien que vous viendriez. Il faisait un temps radieux. L’après-midi, nous sommes descendus à la plage. Longé la grève jusqu’au Crapeu, rentrés par les villas du front de mer. Volets fermés, peintures qui s’écaillent, jardins à l’abandon. Elles sont presque toutes en triste état et j’avoue que j’ai du mal à comprendre comment on peut à ce point les laisser se dégrader. On imagine tellement comment on pourrait les habiter… Il en est une qui m’a toujours fait rêver : Capharnaüm. Une drôle de bâtisse néo-byzantine flanquée d’une tourelle. Avec des tamaris fatigués qui débordent le mur d’enceinte. Elle a été conçue en 1900 par Gustave Eiffel, dit-on. Les aménagements que les différents propriétaires lui ont fait subir l’ont pas mal abîmée, mais elle a gardé un charme vraiment extraordinaire. Elle vient d’être vendue à nouveau. Une fortune… Allez, pas de regrets.