La 4L était sous des bâches depuis l’automne dans le garage des Fontenelles. Trois tours de démarreur. Elle est repartie sans problème. Tourteaux et praires au marché de Granville. Une pintade. Deux belles poignées de pissenlits et une tranche de lard fumé pour les accompagner. Nous sommes passés chez Jean-Marc Jungers, rue des Juifs. Des mois que je lui avais laissé à restaurer un tableau acheté un jour de braderie. Il représente un sentier taché de soleil au bord d’une forêt claire. Derrière, on devine un paysage vallonné. A la maison j’avais déchiffré la signature : Claude Rameau. Je n’avais pas eu mauvais goût. Certains critiques en effet rapprochent ce paysagiste de Daubigny ou de Sisley. « Peintre de la Loire », Rameau est mort à quatre-vingts ans en 1955, l’année de ma naissance. Je suis toujours aux aguets des hasards. Jean-Marc Jungers a fini son travail. La toile, posée sur un nouveau chassis, a retrouvé toute sa lumière, toutes ses couleurs. On choisit un cadre ?