Il pleut toujours. Une grosse flaque s’est creusée devant la barrière et l’eau ruisselle dans le chemin. Nous avons profité d’une vague éclaircie pour porter à Georgette le gâteau à l’orange et les crèmes aux œufs qu’Amélie lui prépare chaque semaine. Un verre de vin blanc ? De sa fenêtre, on aperçoit la maison des Anglais aux volets fermés, l’ancienne boucherie Vadaine. Sur le toit une impressionnante colonie de pigeons. Au moins une trentaine. Et davantage posés au faîte de l’église. Qu’est-ce qui vaut ce rassemblement ? Nous avons filé entre les gouttes. A vendredi ! Le village est désert. Remis une bûche au feu en arrivant. Jean-Pascal est passé après le déjeuner. Cela fait un bon mois qu’il n’était pas venu à Carolles. Chez lui, début janvier, tout le monde a attrapé une sale grippe qui a duré très longtemps. Agathe ne s’en est d’ailleurs toujours pas remise complètement. Elle traîne une longue fatigue qui ne passe pas et n’a pas pu reprendre tous ses cours. Pas d’appétit non plus. Elle ne revient pas. Jean-Pascal est inquiet... Rangé la maison. Rassemblé les affaires. Monique et Jean-Marie sont venus nous chercher pour nous conduire à la gare de Folligny. Dans le train, quelques carnavaliers de Granville : une panthère, deux souris, un clown trempé. Voyage interminable. Pas de pluie à Paris (il paraît qu'il avait neigé dans l'après-midi), mais un vent froid, humide qui soufflait du boulevard Pasteur à la place de Catalogne. Plus de bus. Nous sommes rentrés à pied.