Rentrée à Censier. J’ai mes deux groupes d’étudiants dans le matinée. Comme l’an dernier. D’étudiantes, plutôt. Toujours comme l’an dernier. Je compte à chaque fois les garçons sur les doigts d’une main. Ce doit être la filière qui veut ça : médiation culturelle. Enfin, je ne sais pas… J’avais très hâte de recommencer les cours. D’être avec eux ces quelques heures par semaine. Dans l’illusion de leur être utile, un peu. Croisé Fabienne dans les couloirs comme je partais. Elle enseigne le français aux étrangers tous les jeudis au même étage que moi. Nous avons été prendre un verre. Parlé un moment de son roman de rentrée, L’averse. Elle est déçue de l’accueil qui lui a été réservé jusqu’ici. Pas de papiers ou presque. Nous avons partagé nos désillusions d’auteurs et nous nous sommes réconfortés. J’ai filé retrouver Amélie avec Brigitte à l’Oenosteria, rue Grégoire-de-Tours. Déjeuner gai, comme souvent avec Brigitte. Nous avons trinqué au succès de sa fille qui a terminé ses études d’avocat et vient de prêter serment au barreau. Dans le bus du retour à la maison une sorte de géant hirsute déclamait : Sois fier et courageux et tu vaincras l’enfer astucieux. Dérangé ? N’empêche, la petite phrase m’a tourné longtemps dans la tête. Il y a, me semble-t-il, une infinie justesse dans cette qualification de l’enfer. ASTUCIEUX. C’est à dire intelligemment malin, rusé, roublard. Capable, de séductions en fourberies, de vous embarquer sur le mauvais chemin. J’ai passé l’après-midi à préparer les questions pour mes rencontres au festival Lire en Poche à Gradignan. J’anime des rencontres avec Valentine Goby et Odile Massé. Claudie Gallay et Alain Vircondelet.