J’ai corrigé les travaux des étudiants, préparé mes cours : mon questionnaire d’actualité culturelle, un petit journal de campagne électorale, des papiers à titrer. Rédigé ma chronique pour le numéro d’avril de Next. J’y ai ouvert la part belle au dernier recueil de poèmes de Pirotte, Ajoie. Le titre vient du nom de cette région du nord-ouest de la Suisse où il était encore l’an dernier. Histoire de saisons et de temps qui s’effile. C’est d’une beauté rare. Ca se lit à voix haute, pour soi, et pour ceux que l’on aime. et que dire du chant des paroles/ qui me poursuit dans le sommeil trompeur/ et du mouvement des herbes comme/ une étrange mêlée des corps. Je vais lui faire un mot pour le prévenir. Il a à nouveau déménagé. Après Beurnevésin, après la côte belge. Il vit maintenant en Champagne, près de la forêt d’Orient. Une autre retraite, un autre refuge. Poussé plus loin, devant, par les problèmes d’argent, de santé, de vie âpre. J’ai téléphoné à Nicole. Elle était à Dijon, à l’imprimerie, pour vérifier les derniers calages du volume Durocher. Tout va bien, a-t-elle fait d’une voix lasse, avant de se reprendre : Je voulais dire Très bien ! Nous avons fait du beau travail. Elle est épuisée. Physiquement et moralement. A côté de cette édition qui la bouleverse émotionellement, il y a la préparation du Salon du livre, les tables rondes à organiser avec ses auteurs japonais, la marche de la maison avec les courses aux aides et aux subventions. Il faut y croire. Elle y croit. Mais tout est tellement difficile et incertain. J’ai retrouvé Amélie à l’arrêt de bus de la rue Froidevaux. Direction la rue Marmontel. Marion et Jérôme sont partis aujourd’hui pour leurs exotiques vacances, mais nous dînons chez eux avec Claire et Emmanuel, et Marcus, qui, de retour de la foire de Bâle, fait «escale » à Paris avant de reprendre l’avion pour Mexico. Claire avait cuisiné de l’épaule de veau à la crème. Marcus s’était chargé du vin. Château Gloria, un très grand saint julien. Rien à dire. Sinon merci…