J’ai reçu, de Bombay, une photo d’Anita. Elle a été prise par Pierre Péan lors d’un des piques-niques de bord de mer organisé par son association pour les enfants du bidonville de Malad. Elle a bien grandi, dit-il simplement. Cela fera dix ans en 2012 que je j’étais allé là-bas en reportage et que j’avais parrainé cette toute petite fille. Quelle rencontre. Dans la nuée de gamins qui nous entouraient, elle m’avait attrapé la main, dès le premier jour, et elle ne l’avait plus lâchée. Tous les matins, elle attendait. Et moi, je guettais sa frimousse. Il ne doit plus rien rester de la somme d’argent que j’avais laissé pour elle à mon départ… Sur le cliché, elle pose en sari rouge, le regard sérieux. Sans sourire. Elle doit avoir treize ou quatorze ans. Que devenez-vous ?, me demande Pierre. Déjeuné avec Christophe dans une brasserie de la Porte d’Orléans. Il y vient en voisin. Bayard est maintenant installé juste de l’autre côté du boulevard périphérique. Nous avons bavardé un long moment. De Pèlerin et des papiers que je pourrais à nouveau y proposer, des buts de l’association des Ecrivains croyants qu’il préside, de ses deux jumeaux Madeleine et Louis nés en juin… Passé la soirée seul avec mes lectures en retard. Elodie, Marianne, Anne-Gaëlle, Catherine, Caroline invitaient Amélie pour son anniversaire à un dîner « surprise » au Baratin, le bistrot de la rue Jouye-Rouve dans le XXe. J’étais complice (honteux) de la soirée. Coup monté et mensonges. Elle en est revenue ravie. Mais en ce qui me concerne, pitié, qu’on ne me prépare jamais de ces amicales embuscades…