Déjeuner avec Pierre Drachline au Rousseau, rue du Cherche-Midi. C’était la première fois que j’y mettais les pieds. Je ne vois pas très bien pourquoi le malheureux Jean-Jacques a donné son nom à cet endroit de genre assez indéfinissable avec ses rayonnages de livres au mètre, censés apporter à la décoration clinquante de la salle une touche « cultivée ». Je me souviens que cela a dû ouvrir en 2002 ou 2003 à la place de la Taverne basque, un restaurant qu’on aurait cru en province et que je fréquentais souvent lorsque j’étais à Point de Vue. Nous avons parlé de l’édition, des temps qui ont changé. De Jean-Claude Pirotte aussi. Ebauché quelques projets. J’ai rejoint Amélie pour un café avec Nicolas au Sauvignon. Je suis rentré en marchant doucement jusqu'à la maison. Les trottoirs de la rue Emile-Richard, entre les deux cimetières Montparnasse, étaient recouverts d’une épaisse couche de feuilles mortes des platanes. Les pas s’y enfonçaient. J’ai avancé en traînant les pieds. Recouvrant mes chaussures. Gauche, droite. Jusqu’à ce que je croise quelqu’un.