Nous avons reçu Martine et Jean-Pascal à déjeuner. Avec Agathe et Mathilde, une copine du même âge restée chez eux en vacances pour la semaine. J’avais préparé des filets de maquereaux marinés, Amélie, des tourteaux en salade. Eux étaient venus avec des queues de lotte rôties au lard. Nous avons fait un des ces repas de dimanche qui durent longtemps. Après-midi en traîne. Les petites avaient installé le hamac au bout du jardin. Nous avons décidé de pousser une promenade jusqu’au potager. Des mois qu’il est en jachère. Les carrés, les allées, sont envahis d’herbes hautes. Les artichauts et les cardons sont montés en fleurs. Je t’assure qu’il ne faut pas beaucoup de temps pour remettre tout cela en état, a dit Jean-Pascal. Ca nous a redonné espoir. Il a raison d’ailleurs. Le sol est meuble. Les grandes adventices, renouées, séneçons, s’enlèvent sans effort. On viendra vous aider en août ! C’est vrai que nous pourrions partager le terrain, les plantations. Agathe et Mathilde avaient trouvé des pieds de pommes de terre enfouis sous le cruau. Des bleues d’Auvergne, des vitelottes, des rattes. Elles en ont déterré un plein cageot. Agathe imaginait ses futures récoltes. Cela a fait glisser un peu son cafard de fin de journée. Ce soir Martine rentre à Caen. Elle raccompagne Mathilde chez ses parents. Les deux amies ne sont pas près de se revoir. Mathide habitera Lyon à la rentrée prochaine. Nous avons allés embrasser Georgette. On se revoit dans une semaine. Le malaise d’hier n’est plus qu’un souvenir. Quand je vous disais que je savais ce que j’avais…