Amélie est partie faire des photos des magnolias, elle revenue avec Agathe, qui voulait voir le bouc. Le bouc nain du voisin... Il y a quinze jours maintenant que Fabien a acheté cette bête pour « nettoyer » son terrain. Et c’est vrai que ça boulotte tout un bouc : les taillis, les ronces, les hautes herbes. Mais, entre deux mastications, ce pauvre animal s’ennuie, seul. Il béguète à fendre l’âme. Nous sommes allés lui donner des quignons de pain dur, des rondelles de carottes. Mme Bassard est passée aussi plusieurs fois désentortiller sa chaîne qu’il enroule autour des arbres. Et puis, il s’est sauvé. Deux fois au moins. Les cantonniers l’ont ramené. Il lui faut de la compagnie, m’a expliqué l’un d’eux. Nous avons fait passer le message à Fabien, mais il ne semble pas très désireux de se lancer dans l’élevage. Croisé Norbert et Annick dans le village. Ils sont venus prendre un verre avant le déjeuner. J’ai pu enfin donner à Annick Montagne vagabonde, Itinérance au désert, L’or des rues et Cahier du bord de l’eau, les quatres textes de Pierre Gilloire que je lui avais promis. Elle s’était déjà procuré Petite collection de paysages. Je l’ai déjà lu deux fois. J’étais sûr que ça lui plairait. Après-midi de dimanche : nous l’avons machonnée en attendant le moment du départ. Jean-Pascal venait nous chercher pour nous emmener à la gare. Nous ne revenons pas avant plusieurs semaines et il est impossible de laisser la voiture à Granville à cause du carnaval. Fichu carnaval. Dès Saint-Pair, la police déviait la circulation. Nous nous sommes retrouvés embarqués au loin dans d’interminables files de véhicules et nous avons raté le train. Heureusement, il en partait un autre une heure plus tard. Jean-Pascal nous a avancés jusqu’à Foligny. Et, pour le coup, nous étions largement à l'heure.