Visite à Georgette. Contente de revoir Marianne. Elle nous a donné des nouvelles de la famille. Mon oncle Georges s’est fracturé le col du fémur en tombant de vélo. Il loge, après l’opération chez les bernardines, à deux pas de chez lui, à Saint-André-lez-Lille. Il aura quatre-vingt ans ce mois-ci… Geoffrey et sa compagne Emilie ont eu un petit garçon : Nathanaël. J’ai pensé à l’Evangile de Jean et à ce livre de Daniel-Rops, un recueil d’entretiens, je crois, Toi aussi Nathanaël. Bah. La famille. Plus personne du côté de mon père. Autrement, je ne vois plus grand monde si tant est que j’ai jamais fréquenté beaucoup de gens. Des enfants d’Angèle et de Joseph, il me reste un éparpillement de cousins, de petits-cousins et davantage dont j'ai des nouvelles peu ou pas. Qui me connaissent peu ou pas et n’ont guère envie de nouer des liens avec moi. Quelle importance… Ma mère souffrait de ce lointain, de cette indifférence. Elle y mettait pourtant du sien. N’oubliait pas les anniversaires, glissait un cadeau, mettait un petit mot. Jamais de retour. J’ai fini mon papier sur Bruno Krebs. Cela faisait un moment que nous n’avions pas bavardé longtemps avec Marianne. Nous nous sommes mis à l’aune des derniers événements. Son souci du moment, au milieu de sa vie précaire de lectures de manuscrits et de traduction, est qu’elle doit quitter prochainement son appartement du XXe. Pour où ? Sans feuilles de paie régulières, trouver une location aujourd’hui s’apparente à une mission impossible. Elle vient de faire une demande de logement social et a une piste aussi pour un deux-pièces vers la Goutte-d’Or. On croise les doigts.