Nous nous sommes arrachés tôt à nos retrouvailles. Un autre train. Pour Lille cette fois, et le mariage de Marion et Jérôme. Claire et Emmanuel nous attendaient à la gare. Jérôme les avait accompagnés, laissant Marion aux derniers préparatifs, dans la maison de ses parents. il habitent à Willems, un bourg de ce qu’il reste de campagne dans la vallée de la Marque, tout contre la frontière belge. Nous avons fait un tour dans le vieux Lille. Mangé un morceau chez André, la brasserie de la rue de Béthunes que Jérôme avait très envie de nous faire découvrir. C’est là, je crois, qu’il avait dîné la première fois avec ses futurs beaux-parents. Il nouait ainsi une minuscule boucle. Comment, tu ne connais pas ? J’ai bien vu que je le décevais. Le Nord est censé m’être familier. Mais cette ville me reste étrangère. J’y ai juste quelques repères, finalement récents. Enfant, venir ici, du Roubaix de chez mes grands parents, ressemblait à une expédition. C’était surtout un autre monde… Notre marié a bien failli arriver en retard à la cérémonie. Pas moyen de retrouver le chemin de l’hôtel où nous devions nous changer. A gauche, non à droite, non tout droit. Demi-tour. La tension commençait à monter. Nous sommes arrivés juste. Salué Véronique et Jacques, les parents de Marion. A peine eu le temps de l’embrasser, elle, ravissante dans une petite robe blanche très simple. Vite, à la mairie. Consentez-vous ? Oui. Oui… La pluie a célébré l’événement. Un drache drue, épaisse et froide est tombée alors que chacun s’apprêtait à sortir. Elle n’a pas duré et le temps a tenu. Dans le grand jardin, le traiteur avait installé des tables et des tentes. L’après-midi a été envahie de famille, d’amis et d’une nuée d’enfants. Souri, écouté, parlé un peu. J’ai fait la connaissance des frères de Marion et de sa sœur, Juliette, qu’Amélie avait déjà rencontrée. Nous avons passé de longs moments avec Edouard et Maximin, les cousins et témoins de Jérôme aujourd’hui et leurs amies Annaïk et Aude. Eux aussi se marient bientôt... Vu Armelle et Tanguy. Après, je ne sais plus. Je craignais le pire de cette réception tant il devait y avoir de monde, mais je commence à comprendre le plaisir qu’il y a à se rencontrer, à se retrouver. Je deviens sociable… Et nous sommes restés encore. Quelques derniers pour le dîner.