Courte nuit. C'était aujourd'hui la couse Paris-Roubaix « espoirs » et l'hôtel se trouvait rempli de familles de cyclistes en herbe. Les gamins, vêtus de maillots publicitaires bariolés, dès 6h00 du matin, cavalaient dans les coursives en poussant des cris, s'interpellaient d'un étage à l'autre, pressés de monter sur leurs vélos. La salle du petit déjeuner était comble. Plus une goutte de café, plus un morceau de pain... Nous nous sommes échappés. Partis à Roubaix. C'était un pèlerinage. Je voulais me rendre au cimetière sur la tombe de mes grands parents. Nous sommes arrivés en voiture par le boulevard de Baurepaire. J'ai eu vraiment l'impression d'entrer dans une ville détruite. Les bulldozers sont passés un peu partout du Pile à l'Entrepont. Je ne reconnaissais plus rien. Encore moins que les fois dernières où je me repérais encore d'un pâté de maison l'autre. De la rue d'Avelghem, il ne reste que quelques pans de murs, des façades murées. La chaussée est en train d'être transformée en voie rapide. Quelle désolation, j'étais étreint. En sortant du cimetière, nous avons remonté la Grande-rue. Déserte, sans un commerce. Entrés un moment chez Joséphine, la brasserie de la place de la Liberté, là où partait le Mongy autrefois. Nous étions les seuls clients. J'ai pensé alors que j'avais vraiment bien fait d'écrire ce 16 rue d'Avelghem, paru en 2004. De toute cette vie, de toutes ces vies, il reste au moins un livre. Retour à Willems avec soulagement. Déjeuner en famille. Marion et Jérôme déballaient leurs cadeaux. Jacques nous a raccompagné à la gare dans l'après-midi.