Pascal Garnier est mort vendredi à Valence. Je l’ai appris en revenant d’accompagner Amélie à son train. J’ai téléphoné à Serge chez Zulma. Il avait un cancer d’un peu tout dont il ne se souciait guère. Hospitalisé depuis une semaine. Je l’avais vu la dernière fois pour un portrait dans Le Monde début 2009. Nous avions parlé longtemps au Lutétia. De son drôle de parcours à la Kerouac, de sa musique, de sa peinture, de ses livres surtout, du désabusement et puis de la « vraie vie » qui est partout ailleurs que dans la réalité. Du moins celle à laquelle on veut nous faire croire. Nous avions bu quelques Lagavulin. Ce n'était raisonnable, ni pour l'un, ni pour l'autre. On s'était quittés étrangement émus. Je suis triste. J’ai un mot de lui après le papier que j’avais écrit sur Le grand loin en janvier dernier. Il n’allait pas très bien, me disait-il. Est-ce moi qui ferai sa nécro pour le journal ? J’ai travaillé lentement. Il a fait beau. J’ai été apporter un bouquet de jonquilles à Georgette.