J’ai mis un temps infini à rassembler mes idées et mes notes pour Jeux d’épreuves. Lorsque je dois présenter un texte qui m’est proche, cela m’est toujours très difficile. Je me perds en rêveries, je ne trouve pas les mots justes. Je présentais Pont de l’Alma de Julián Ríos et ce livre, saute-tombeaux à travers les époques, que déclenche le drame du 31 août 1997 où la Mercedes de la princesse Diana s'écrase contre un pilier du tunnel de l'Alma ( j'étais à Point de Vue à ce moment-là... ), m’a réellement fasciné. Tout y est hanté par la mort et les coïncidences. Un genre de jeu de l’oie paranoïaque où se croisent Isadora Duncan, Martine Carol, Ödon von Hortvath, Louis-Ferdinand Céline et toute une foule de disparus, peintres, écrivains, acteurs dans une quête absurde de sens. Qui rejoint vite le nonsense… Le mot n’a pas plu à Frédéric Ferney ( le livre non plus d’ailleurs…) qui me l’a renvoyé un peu brutalement, genre professeur. Ca n’a rien à voir. Il ne faut pas dire n’importe quoi ! J’ai tenté de lui expliquer que le nonsense m'apparaît assez clairement comme ce qui caractérise la mise à l’envers d’un monde qui jamais ne retrouvera sa forme d’avant, mais il avait cessé d'écouter. Enfin… Je suis sorti de l’émission contrarié. De retour à l’appartement, j’ai entendu que la météo était catastrophique dans la Manche. A nouveau de la neige et des températures sous zéro. Nous sommes partis un peu inquiets. Ca va recommencer ? A Granville, aux abords de la gare, envahis par les manèges du carnaval, le sol était verglacé. Mais la route était dégagée. Ouf !