La neige a commencé de tomber comme j’arrivais à Censier. Pagaille à la fac. Les horaires étaient décalés, les salles avaient changé. J’ai erré dans les couloirs avec une étudiante. Nous avons fini par aller prendre un café. Ca ira sans doute mieux la semaine prochaine. Je crois que vous pouvez rentrer chez vous… Il me restait plus d’une heure avant le deuxième atelier. Je suis passé chez Caractères. Je voulais justement t’appeler, m’a dit Nicole. La diffusion, le salon du livre… Nous avons aussi fait le point sur « le dossier » Œuvre complète. De ce côté-là, nous allons pouvoir recommencer à travailler. J’ai été retrouver les étudiants, enfin les étudiantes, de mon autre groupe. A chaque interruption, pour les vacances, pour les examens, je m’aperçois que ces séances hebdomadaires avec elles me manquent vraiment. Nous allons nous mettre au portrait ce semestre. Petites révisions à prévoir : le message essentiel et les brèves. Je crois que je vais leur parler de Felix Fénéon… J’avais rendez-vous au Bar Bac avec Jean-Pierre. Un moment que nous devions nous voir. Nos derniers verres remontent au mois de septembre. Peut-être même avant. C’est de ma faute. Je n’ai pas arrêté de repousser les dates. Pour pas grand chose, honnêtement. Nos conversations restent souvent en bribes, quelques mots sur le CNL, sur les parutions, les auteurs, les éditeurs, la presse, nos affres d’écriture, à peine. Mais j’en sors assez apaisé. J’ai rejoint Amélie dans le métro. Fiona et Steven nous avaient invités à dîner dans l’appartement que les Affaires culturelles australiennes mettent à leur disposition pendant leur séjour en France. Cette fois-ci, ils sont logés à Montmartre, rue Norvins, dans un petit immeuble ancien au bout d’un jardin. Décor de Dorgelès ou de Carco. Un endroit au charme étrangement doux. Nous avons passé une soirée très amicale malgré une conversation vraiment très compliquée. Je cours après chaque mot de mon anglais pour réussir à ânonner une malheureuse phrase. Eux ne sont pas beaucoup plus brillants en français que l’année dernière... Grâce à Amélie, nous nous sommes tous compris.