Trajet maussade à travers une campagne envahie de brouillard. A l’arrivée, le ciel était propre et clair. Je suis d’abord passé par le village. Le pain. Deux bifsteacks chez Bisson. Des huîtres, une barquette de garriguettes chez Charuel. Vous avez vu ? m’a dit Jocelyne. - Non, j’arrive juste. Je suis dans le journal. Il y a ma photo dans La Manche libre. Dans Ouest-France aussi. Je signe demain matin à la librairie-journaux de Nellie et Charles Lequertier et l’après-midi chez Bruno Séron à Granville. Pourvu qu’il y ait un peu de passage. A la maison, j’ai retrouvé M. Giffard qui finissait de poser les étagères dans la chambre. Encore des livres ! Il rigole. Il lui reste encore un placard d’angle à finir. Ca va être juste… L’électricien a posé les prises, installé une dernière applique dans la salle de bains. Au jardin, les narcisses plantés pour le mariage ont déjà fané. La clématite rose est en fleurs sur l’arceau. J’ai desherbé, ratissé les allées, enfoui de l’engrais, arrangé les hortensias, attaché les rosiers grimpants. Le frais tombait avec le soir. Je suis passé voir Georgette. Elle rentrait juste. Josette l’avait accompagnée à une consultation chez un spécialiste à Avranches. Plusieurs heures d’attente dans le cabinet. Avec toute la délicatesse dont ces gens-là sont capables, il lui a diagnostiqué une récidive d’un cancer très ancien. Un soi-disant cancer, dit-elle. Mais le médecin a insisté : il faudrait une petite intervention. Des rayons. Elle s’insurge : A mon âge! Et puis je n’ai pas mal. Elle a quand même accepté de faire une échographie. Que veux-tu ? De toutes façons… Je suis parti chercher Amélie à la gare. Nous avons dîné chez Noëlle. Elle aussi avait fait du jardinage toute la journée.