J'étais invité vers midi par Claudine Castelnau à Fréquence Protestante, une radio installée dans le XVIIe près de la place saint-Ferdinand. Studio en sous-sol et ambiance bon enfant. Nous sommes restés à l'antenne presque une heure. L'émission était en direct. J'ai raconté à nouveau cette étrange coïncidence du livre de Pascale Roze, L'eau rouge que j'avais fini de lire pour Le Monde dans le train qui m'emmenait vers la mort de Maman. De cette époque et de ce décor communs. Du papier que j'avais écrit dans la nuit qui avait suivi. Et du courrier de cette lectrice du journal qui s'était révélée avoir été sous les ordres de ma mère en Indochine. Chronique des hasards nécessaires. J'ai rejoint Amélie qui déjeunait au J'go avec Géraldine. C'était bien de se retrouver ainsi du jour au lendemain. Je ne suis pas resté longtemps chez Buchet : je signais mon livre en fin d'après-midi, rue Rambuteau, aux Cahiers de Colette, la librairie de Colette Kerber. J'y étais arrivé un peu à l'avance et je discutais avec elle quand presque brusquement est entré un monde fou. J'ai reconnu des amis, des gens, des connaissances. Combien, Mon Dieu? J'ai oublié des prénoms au moment des dédicaces. J'étais ému. Je bafouillais. Amélie passait d'un groupe à l'autre. Ca parlait, ça riait. Le trottoir, devant la boutique, était encombré de fumeurs. Mon quart d'heure de célébrité a duré jusqu'à 21h30. Il ne restait plus rien à vendre. Nuit froide du dehors. Nous avons cherché un restaurant. Tout était complet dans le quartier. Joëlle et Bernard nous ont emmené dîner chez eux à La Chapelle. Il y avait Delphine de juste retour de Dehli, Marion et Jérôme. Nous avons bu du brouilly. Très bon. Vraiment très bon. J'ai regardé Amélie, en face de moi à table. J'étais content et soulagé.