Pari presque gagné. Du ciel lavé et du soleil, mais aussi des rafales et des giboulées. Au marché de Granville, je me suis laissé prendre à ce presque printemps. D’autant que le potager vient d’être enfin labouré. J’ai acheté au maraîcher une quarantaine de plants de feuille de chêne et d’oignons blancs à repiquer. Sous abri, bien sûr, a-t-il lâché. Bien sûr, ai-je répliqué. Tu parles. J’ai filé à la jardinerie acheter un tunnel de forçage. Une bâche en plastique jaune à monter sur des piquets flexibles. L’après-midi, j’ai traîné tout le monde aux Fontenelles. Vous êtes sûrs de ne pas vouloir vous promener au bord de mer ? Il fallait remettre en place les rosiers déterrés et mis en jauge par les jardiniers, planter les groseilliers qui végétaient à l’ombre des bambous à la maison, installer définitivement le petit ginko, décapité par les garnements de l’été dernier et écrasé par la remorque de M. Jouenne à chaque livraison de bois. Pendant que je m’attelais à ces sauvetages, Jérôme passait la tondeuse dans les graminées sèches pour dégager le genêt, rabattait les framboisiers. Amélie et Marion se battaient avec le mode d’emploi de la serre à salades. A cinq heures, c’était fini. Georgette à qui nous racontions nos travaux n’a pas été avare de ses encouragements. Les jardins lui manquent. Elle nous a donné un calendrier de semis et de plantations pour les mois à venir. Ca tombe bien. La commande que nous avions faite chez Baumaux est arrivée. Un énorme carton de semences et de tubercules. Il faut commencer par les pommes de terre dans quinze jours ! Et les pois aussi ! Gare si l’on rate. Elle va être déçue. J’aimerais tant lui offrir un été envahi de légumes et de fleurs.