Marion et Jérôme sont venus à Carolles ce week-end. Je suis parti au premier train du matin avec Jérôme. Amélie et Marion nous ont rejoint avec celui de la fin d'après-midi. Jérôme était resté ici quatre jours en novembre 2007. La maison était alors éventrée de travaux. Les chambres envahies de cartons pas déballés. Le soir de son arrivée, deux canalisations d’eau s’étaient même rompues dans le chantier de la salle de bains. Il avait fallu appeler le plombier à minuit. Mais c’est à peine s’il s’en souvenait. Dans les parenthèses de notre voyage un peu somnolent, il m’a raconté son séjour comme une succession de balades ensoleillées et de plateaux de fruits de mer. Moi j’en gardais en mémoire un temps pluvieux et des nuits glacées. Chauffage indigent et draps humides. Comme quoi… Après deux grands cafés au Pirate nous sommes allés faire les courses. Tu vois qu’il fait beau ! Irréductible optimiste… Le ciel nuageux laissait au loin une minuscule bande d’éclaircie. J’ai fait le tour du jardin. Tout a beau être encore brûlé d’hiver, au sol, marron de feuilles, les premières jonquilles pointent sous le frêne. Le camélia est déjà en boutons. J’avais envie de dire merci. Nous avons déjeuné de quelques praires sautées et d’un petit bar au four. Au soir, côté météo, rien ne s’était dégagé. Le coucher de soleil s’est empâté de gris sombre. A quatre, près du feu, nous avons parié sur demain autour d’une poelée de saint-jacques aux pleurotes. Allez, on y croit. Ce sera froid sec et grand bleu…