Il a neigé sur Paris. Au réveil, la grande cour entre les immeubles était entièrement blanche. Les jardinières des fenêtres recouvertes. Dans la rue froide, la chaussée était déjà transformée en bouillasse glissante. Piétons piétinants dans le sorbet gris des trottoirs. J'avais rendez-vous avec Serge chez Zulma pour reparler un peu de mon portrait de Pascal Garnier et me mettre sur les rangs pour la venue prochaine à Paris de David Toscana. Je vais m'occuper en effet d'une partie des papiers Mexique au Monde. D'une double page au Pèlerin aussi. J'ai fait pas mal de propositions aux uns et aux autres, mais El ultimo lector, le roman de Toscana, auteur traduit pour la première fois en France, est un texte très à part, très étrange et magnifique sur les lisières des lectures. Je suis repassé par chez Buchet. J'ai envoyé mon livre à ceux qui y étaient cités. Par ordre d'entrée en scène... A Carolles : Mme Bassard, Mlle Verdé, M. Beltoise. A Granville : Isabelle, M. Guérin... Et puis à Georgette, à Anne-Christine et Francis, à Georges, à Annabelle. Reste René, mon parrain et Henri. Je vais devoir racheter à nouveau des exemplaires. Je n'en ai plus, ayant utilisé la grande part de ceux qui m'avaient été octroyés à des envois de politesse et de proximité, oh combien nécessaires. J'ai retrouvé Amélie tôt à la maison. Nous avons fait une dînette d'oeufs à la coque et nous nous sommes couchés tout épuisés d'hiver.