A Granville, les carrefours, les places, s’engouffrent de courants d’air. Je n’ai pas le souvenir d’autant d’hiver ici. Nous avons fait le marché au pas de charge. Des praires, des encornets. Des pommes de terre, deux batavias maigrichonnes aussi : il n’y a plus rien au potager. J’avais promis de rapporter à Pascale de la soupe d’étrilles. Mais nous n’avons pas eu le courage de remonter la rue Le Campion et de pousser jusqu’au port. Il doit me rester encore quelques bocaux à la maison… Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés chez un tout petit brocanteur, route d’Avranches, pour acheter des cadres pour installer nos photos. L’après-midi, j’ai rédigé l’interview de Tom McCarthy pour le site d’Hachette à l’occasion de la sortie de son livre Les cosmonautes au paradis. Drôle de fable métaphorico-métaphysique qui se passe à Prague au moment de la Révolution de velours. C’est mélancolique et farfelu. McCarthy a écrit deux ou trois ans plus tôt un Tintin et le secret de la littérature. Je vais aller voir de quoi il s’agit.