Quelques pas sur la grève. La mer était laiteuse sous un ciel vraiment bleu. On a de la chance, non ?, a dit Amélie, les yeux brillants et les joues toutes rouges de vent. Oh oui, tellement... A chaque fois, mon regard va du large au trait fin de Cancale puis à la pointe de Carolles. A chaque fois je frissonne étrangement de ce paysage inchangé. Mon grand-père François qui repose depuis 1921 au cimetière le voyait pareil. Je me sens d’ici. Et plus encore avec Amélie maintenant à mes côtés. J’avais un petit papier à écrire pour Le Monde sur A contretemps, le dernier roman de Jean-Philippe Blondel chez Laffont. Une jolie déclinaison sur les livres, sur l’envahissante lecture. Jean-Philippe, je l’ai rencontré la première fois au festival du premier roman de Chambéry en 2004. Nous nous sommes peu revus depuis. Je pense souvent à lui mais je ne fais guère d’efforts pour le joindre. Je laisse l’amitié aller à vau-l’eau. Le courrier en retard et les coups de fil sans réponse.