J’ai pris le premier train pour Granville. Le jour ne s’est levé qu'un peu après L’Aigle. A partir de là, j’ai passé le trajet le nez collé à la vitre. Il faisait un soleil radieux. Il me semblait que cela faisait une éternité que je n’avais pas traversé le bocage. En arrivant à Carolles, je suis tout de suite passé voir Georgette. Elle va nettement mieux. Elle trottine chez elle. Se risque même dehors pour une minuscule promenade. Je reprends goût aux choses. Elle a lu tous les livres que nous lui avons passé. Comme le murmure d'un ruisseau de François Gantheret, Cœur cousu de Carole Martinez, Le dernier frère de Nathacha Appanah. Celui-là c’est vraiment une merveille... Nathacha s’est envolée jeudi pour Mayotte. J’ai pu l’avoir au téléphone avant son départ. J’ai baragouiné quelques maladresses affectueuses. Je vais lui écrire dès aujourd’hui. Les vœux de nouvelle année feront le prétexte de cette première lettre. Deux courses dans le village, j’ai enfin ouvert la maison.