Chez Buchet aussi, ça sent la fin de l'année. J'ai l'impression d'imperceptibles agacements. Poil à gratter de décembre. Marguerite, la petite assistante d'édition, s'en va. Elle part chez Grasset. Elle a l'âge de Marie ou à peine plus. C'est dommage qu'elle parte. Qu'il n'y ait rien eu à faire pour la garder. Intuition, intelligence. Elle fera, sans aucun doute, un très beau chemin. J'ai déjeuné avec Aurélie. Elle, s'obstine à continuer de travailler pour rien. Pas un sou pour ses longs papiers à la revue Europe, pour ses recherches, ses préfaces. Je n'ai rien à dire. J'en fais autant pour pas mal de choses. C'est une sottise. J'ai essayé de lui expliquer. Mais je ferais bien mieux de me donner ces leçons à moi-même. J'ai envoyé les derniers exemplaires de mon livre aux mensuels et je suis rentré doucement à la maison. J'avais presque oublié que j'allais me retrouver tout seul dans l'appartement. Amélie était à Lyon. Elle accompagnait Alan Furst à la Villa Gillet. J'ai senti une grande fatigue me tomber sur les épaules. Pas le courage de travailler. Pas du tout. Je me suis couché très vite. Dans le pressentiment d'une nuit hachée.