J’ai préparé mon questionnaire d’actualité de demain pour les étudiants de Censier. Je ne suis allé chez Buchet qu’en fin de matinée où j’ai continué d’envoyer des exemplaires de mon livre aux libraires. Déjeuner avec Pascale rue Servandoni au Bon saint pourçain. Nous étions à peu près seuls dans la salle. Juste une autre table était occupée. La petite chienne fox-terrier du patron est venue s’installer à nos pieds. Nous ne nous sommes pas dit grand chose, envahis l’un et l’autre d’une espèce de lassitude de fin d’année. D’inquiétude diffuse aussi. Je n’ai pas avec Pascale de problème de silence. Economie des mots. Se taire et se comprendre. Voilà bien un sentiment que je n’avais pas éprouvé depuis l’adolescence. C’est précieux. Pascale m’a appris surtout aujourd'hui quelque chose de troublant. Elle a vu Cookie récemment. Elles ont parlé de mon livre ensemble. Des détails et des lieux du livre. Cookie lui a raconté qu’elle avait eu ma mère comme professeur de mathématiques à Senlis chez les religieuses. Elle garde un souvenir très précis de tout cela. De moi, notamment, occupé à dessiner dans le fond de la classe. Curieusement, cela me conforte. J’y crois tellement à ces hasards messagers.