J’ai déjeuné avec Joëlle au Pub Saint Germain. Je n’étais pas revenu là depuis les travaux de rénovation d’il y a déjà plusieurs années. Je me souviens des lumières tamisées, des banquettes à recoins, de la carte des cocktails. On y servait des Pim’s dans des grands verres avec de l’eau gazeuse, des tranches d’orange, une cerise au marasquin. C’était mes premières années à Paris. Je trouvais tout cela le comble du chic. Le décor maintenant est colonial ou exotique, comme on veut. Parquet en teck, fauteuils en cuir et bouddhas dorés. Nous étions installés à une petite table dans le fond, fenêtres donnant sur la cour du Commerce-Saint-André. Nous avons échangé les nouvelles. Michel ne va vraiment pas bien. Joëlle le dit sans esquive avec cette manière d’enfant d’inspirer fort par le nez lorsque l’on est saisi par l’émotion. Je me suis senti sot, tout encombré d’une affection impossible à mettre en mots. Je les aime bien tous les deux. Est-ce si difficile à dire ? Je suis resté l’après-midi chez Buchet où j’ai trituré mes projets sans être bien sûr de la destination à leur donner aujourd’hui. J’attends encore un devis de fabrication pour « Domaine Public ». J’aurais fini de rédiger tout mon programme 2009-2010 avant Noël. Je suis dans le flou. Je n’ai pour l’instant que des accords de principe. Je vais devoir revenir à la charge pour obtenir quelques garanties.

Jérôme et Marion sont venus dîner à la maison. Nous avons commencé, comme toujours, par une longue discussion sur les livres. Puis nous avons parlé d’eux. Puis de nous. Puis d’eux encore. C’était doucement intime. Le temps a passé vite. Belle soirée.